Entreprendre est une aventure semée d’embûches et de défis au cours de laquelle le soutien financier joue un rôle crucial. Pour les créateurs et repreneurs d’entreprise, des aides telles que l’ARCE, l’ACRE et l’ARE sont des leviers essentiels qui facilitent le développement et le maintien de l’activité économique. Ces dispositifs visent à offrir un appui sur mesure aux entrepreneurs, non seulement en favorisant leur retour à l’emploi, mais aussi en allégeant leurs charges lors du démarrage de leur entreprise.
Cependant, pour bénéficier au mieux de ces aides, il est indispensable de bien comprendre en quoi elles diffèrent, notamment parce qu’il subsiste d’importantes confusions à travers les différentes ressources disponibles en ligne. L’ARCE est ainsi parfois confondue avec l’ACRE, alors que ces deux mesures n’ont strictement rien en commun, hormis aider les entrepreneurs qui débutent.
ARCE, ACRE et ARE : comprendre l’objectif de ces aides
L’ARCE, l’ACRE et l’ARE sont trois aides essentielles pour soutenir les entrepreneurs dans leur projet de création ou de reprise d’entreprise et la transition vers leur nouveau statut professionnel. Mais si elles représentent des atouts majeurs, il convient de bien en comprendre les spécificités pour faire les meilleurs choix possibles.
L’ARCE, les allocations chômage sous forme de capital
L’ARCE est une aide précieuse pour les demandeurs d’emploi qui se lancent dans la création d’une entreprise. En optant pour ce dispositif, l’entrepreneur perçoit une partie de ses droits à l’indemnisation chômage sous forme de capital.
Depuis le 1er juillet 2023, le versement de l’ARCE est égal à 60 % des droits restants à l’ARE et se déroule en deux fois : la première moitié est versée au démarrage de l’activité, et la seconde six mois après si l’entreprise est toujours effective.
En d’autres termes, ce système offre une bouffée d’oxygène financière non négligeable pour mettre en œuvre votre projet et financer le développement initial de votre activité.
L’ACRE, une exonération des charges sociales
L’ACRE (anciennement ACCRE) est une mesure incitative pour les créateurs et repreneurs d’entreprise. Elle permet une exonération des cotisations sociales pour une durée d’un an après le démarrage de l’activité.
Notons que cette exonération peut être totale pour des revenus inférieurs à 75 % du plafond annuel de la sécurité sociale, ou partielle lorsqu’ils sont supérieurs à ce dernier. En revanche, si les revenus excèdent le PASS, soit environ 41 000 euros, l’exonération est nulle.
Il est important de signaler que certaines cotisations ne sont pas couvertes par l’ACRE. C’est entre autres le cas de la CSG et la retraite complémentaire. De même, les dirigeants de certains types d’entreprise, comme l’EURL ou la SARL, sont automatiquement bénéficiaires de ce dispositif, tandis que les micro-entrepreneurs doivent effectuer une demande spécifique pour en profiter.
L’ARE, l’allocation chômage mensuelle
Quant à l’ARE, elle correspond à la traditionnelle allocation chômage, un revenu de remplacement mensuel destiné aux demandeurs d’emploi qui ont involontairement perdu leur travail. L’ARE n’est donc pas directement liée à la création d’entreprise, mais les entrepreneurs qui viennent de se lancer dans un projet peuvent néanmoins en bénéficier sous certaines conditions.
Utiliser l’ARE pour compléter une rémunération issue de votre nouvelle activité vous offre une forme de sécurité financière durant les premiers mois, souvent difficiles, où votre entreprise ne peut générer de revenus suffisants pour subvenir à vos besoins.
Déterminer à qui s’adresse l’ARCE, l’ACRE et l’ARE
À ce stade de votre lecture, vous avez sans doute compris que l’ARCE, l’ACRE et l’ARE s’adressent potentiellement à des profils et à des situations bien spécifiques.
L’ARCE, de son côté, a l’avantage principal d’apporter un capital, possiblement conséquent, en deux fois, soit un levier significatif pour renforcer la trésorerie d’une entreprise naissante. Cependant, faire le choix de l’ARCE entraîne la fin immédiate du revenu mensuel régulier procuré par l’ARE. Cela va de soi, en cas d’aléas durant les premiers mois d’activité, cette décision peut être risquée pour un entrepreneur. Ce dernier peut effectivement se retrouver sans ressources si son entreprise ne génère pas rapidement des revenus suffisants.
Pour faire votre choix, vous devez donc déterminer ce qui correspond le mieux à votre situation. Si votre entreprise promet de générer des revenus rapidement, vous pourriez avoir tout intérêt à disposer d’une belle trésorerie grâce au capital versé par l’ARCE. À l’inverse, si vos projections vous laissent penser qu’il vous faudra plusieurs mois pour tirer un revenu de votre activité, et à condition que vous n’ayez pas besoin d’un capital important au démarrage, il semble plus judicieux de conserver l’ARE.
Enfin, en ce qui concerne l’ACRE (ou ACCRE, selon son ancienne appellation), ce dispositif d’exonération des cotisations sociales s’adresse à une variété de profils. Il n’est donc pas question de faire le choix d’en bénéficier ou non, notamment parce qu’il est toujours utile de payer moins de cotisations sociales durant une première année d’activité, mais plutôt de savoir si vous pouvez ou non en profiter. Or, pour que ce soit le cas, vous devez obligatoirement être dans l’une des situations suivantes :
- percevoir l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP), ou y avoir droit ;
- être inscrit comme demandeur d’emploi non indemnisé depuis plus de 6 mois au cours des 18 derniers mois ;
- bénéficier de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA) ;
- avoir entre 18 et 25 ans (ou 29 ans pour les personnes reconnues handicapées) ;
- avoir moins de 30 ans et ne pas remplir les conditions d’activité antérieure pour bénéficier de l’indemnisation chômage ;
- être salarié ou licencié d’une entreprise en sauvegarde de justice, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire et reprendre une entreprise ;
- être sans emploi et avoir conclu un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape) ;
- créer ou reprendre une entreprise dans un quartier prioritaire de la ville (QPV) ;
- percevoir la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE).
ARCE vs. ACRE vs. ARE : ce qu’il faut retenir…
Comme vous l’aurez constaté, l’ARCE, l’ACRE et l’ARE sont toutes trois des leviers cruciaux pour les entrepreneurs en phase de création ou de maintien d’une activité économique. L’ARCE offre un capital initial qui facilite un démarrage solide, tandis que l’ARE assure un revenu de maintien pendant les premiers mois de l’entreprise. L’ACRE, quant à elle, propose une exonération des cotisations sociales qui allège les charges lors de la première année d’activité.
Hormis pour l’ACRE, qui reste une mesure avantageuse pour tous les profils, faire votre choix entre ces dispositifs (ARCE et ARE) nécessite de correctement évaluer vos besoins en capital, ainsi que vos revenus à venir. N’hésitez pas à vous faire accompagner pour prendre une décision éclairée et maximiser les chances de succès de votre projet !