Le Revenu de Solidarité Active (RSA) est une allocation essentielle en France, puisqu’elle offre un soutien financier bienvenu aux individus confrontés à des difficultés économiques, y compris les nouveaux entrepreneurs et créateurs d’entreprises. En effet, comme d’autres minimas sociaux, le RSA représente une béquille non négligeable lors de la création d’une entreprise, même s’il faut répondre à certaines conditions d’éligibilité pour en bénéficier, que ce soit en termes d’âge, de résidence ou de revenus. En bref, cette aide, surtout lorsqu’elle est associée à d’autres dispositifs comme la prime d’activité, joue un rôle clé dans l’accompagnement des entrepreneurs durant les premières étapes de leur projet.
Le RSA, c’est quoi ?
Le Revenu de solidarité active (RSA) est une allocation cruciale en France, instaurée en 2008 pour lutter contre la précarité et garantir un revenu de subsistance à ceux qui sont confrontés à des difficultés financières. Géré par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), ce dispositif est au cœur des aides sociales en France et fait partie intégrante du système de solidarité nationale. Il s’adresse aux foyers les plus démunis, en leur garantissant une ressource stable malgré un contexte de précarité ou de chômage.
Les conditions pour bénéficier du RSA en tant qu’entrepreneur
Pour les créateurs d’entreprise, le RSA peut être un appui financier important lors du démarrage de leur activité. Cependant, des conditions spécifiques sont à remplir pour les entrepreneurs qui souhaiteraient en bénéficier.
Les conditions générales d’éligibilité
De manière générale, pour prétendre au RSA, il faut avoir 25 ans, ou être un jeune actif ayant travaillé un minimum de 2 ans à temps plein durant les 3 dernières années. Résider en France de manière stable et effective est également obligatoire, avec des séjours hors du pays qui ne doivent pas excéder 3 mois par an.
Notons que les étudiants, stagiaires non rémunérés (sauf parents isolés) et personnes en congé parental ou sabbatique ne sont pas éligibles au RSA.
Les conditions d’éligibilité pour les entrepreneurs
Le montant du RSA est calculé sur la base des revenus de l’entrepreneur, ce qui inclut les revenus de l’activité et d’autres sources éventuelles. Dans tous les cas, il est nécessaire de procéder à une déclaration précise desdits revenus, et ce, tous les trimestres, pour évaluer l’éligibilité du demandeur dans le temps et le montant du RSA qu’il peut percevoir.
Les conditions d’éligibilité des cas particuliers
Précisons que les entrepreneurs parents isolés (célibataires, divorcés, séparés ou veufs) avec des enfants à charge peuvent prétendre au RSA sous certaines conditions de ressources. Il en va de même pour les jeunes entrepreneurs de 18 à 24 ans, à condition qu’ils puissent justifier d’une activité professionnelle de 2 ans minimum, ou 3214 heures, sur les 3 années qui ont précédé leur demande.
Si vous êtes dans l’une ou l’autre de ces situations et que vous souhaitez bénéficier du RSA alors que vous êtes un jeune créateur d’entreprise, vous pouvez effectuer votre demande sur le site de la CAF. Il vous sera toutefois demandé vos justificatifs de ressources des 3 derniers mois.
Les spécificités du cumul du RSA avec une activité d’entrepreneur
Vous l’aurez compris, il est tout à fait possible de cumuler le RSA avec une activité d’entrepreneur. Néanmoins, vous devez être conscient que vous n’en profiterez que si vos ressources financières sont limitées. Votre statut de créateur d’entreprise n’a au final que peu d’intérêt.
Le montant du RSA étant directement influencé par les revenus de votre entreprise, vous devez comprendre que plus ces derniers augmentent, moins le versement de la CAF est élevé. Après tout, ce système a été conçu pour maintenir un équilibre entre le soutien financier indispensable aux cas les plus précaires et l’incitation à retrouver une autonomie financière.
Bénéficier du RSA en étant auto-entrepreneur
Maintenant que nous avons abordé l’importance du RSA pour garantir un revenu minimal aux créateurs d’entreprise aux ressources limitées, penchons-nous un peu plus en détail sur ce qu’il en est pour les auto-entrepreneurs. Effectivement, ce statut juridique est souvent confronté à des règles particulières.
À ce sujet, vous devez donc savoir que comme n’importe quel autre dirigeant d’entreprise qui se lance dans une nouvelle activité, un auto-entrepreneur peut prétendre au RSA s’il répond aux conditions d’éligibilité classiques. L’évaluation de ses droits se fait sur la base des revenus d’activité de l’auto-entreprise, ainsi que des autres revenus du foyer.
Pour en bénéficier dans ce cas de figure, deux scénarios sont possibles.
- L’auto-entrepreneur bénéficie déjà du RSA lorsqu’il lance son activité, auquel cas ses droits sont maintenus pour 3 mois et lui permettent de cumuler intégralement ce dernier avec les revenus tirés de son auto-entreprise. Après ce délai, celui-ci doit faire une déclaration trimestrielle de chiffre d’affaires pour le recalcul de ses droits.
- L’auto-entrepreneur n’est pas bénéficiaire du RSA au moment de lancer son activité, ce qui implique qu’il dépose une demande en ligne, auprès de la CAF, comme n’importe quel autre demandeur.
Quel est le montant du RSA pour un entrepreneur ?
Vous pensez avoir droit au RSA pendant les premiers mois de votre activité, mais vous vous interrogez sur le montant potentiel que vous allez percevoir ?
Pour commencer, sachez que le calcul du RSA pour un entrepreneur, comme pour tout autre bénéficiaire, se base sur une formule simple :
RSA = Montant forfaitaire – (Autres ressources du foyer + Forfait logement)
Le montant forfaitaire est déterminé en fonction de la composition du foyer. Pour la période du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, les plafonds fixés sont les suivants :
- Personne seule sans enfants : 607,75 €
- Couple sans enfants : 911,63 €
- Avec un enfant : 911,63 € (seul) ou 1093,96 € (couple)
- Avec deux enfants : 1093,96 € (seul) ou 1276,29 € (couple)
- Pour chaque enfant ou personne supplémentaire : + 243,10 €
En ce qui concerne les ressources du foyer, c’est la moyenne mensuelle des revenus du trimestre précédent qui compte (d’où la nécessité de remplir la déclaration trimestrielle). Cette dernière englobe à la fois les revenus d’activité (dont ceux de l’entreprise), les rentes, les indemnités de chômage et certaines prestations familiales.
Quant au forfait logement, il consiste à tenir compte des potentielles aides que perçoit le demandeur pour payer son loyer. En 2023, il était de :
- 72,93 € pour une personne seule ;
- 145,86 € euros pour 2 personnes ;
- 180,50 € euros pour 3 personnes.
Vous devez comprendre qu’en tant qu’entrepreneur, vos revenus d’activité impactent directement le montant du RSA auquel vous pouvez prétendre. Plus ils sont élevés, plus le montant de l’aide est limité.
Peut-on cumuler RSA et prime d’activité ?
Dans certains cas de figure, le RSA est cumulable avec d’autres dispositifs. C’est par exemple le cas de la prime d’activité, qui peut, elle aussi, influencer significativement la planification financière d’un jeune entrepreneur lors des premiers mois de son activité.
Notons tout de même que le montant de la prime d’activité est ajusté en fonction des autres ressources perçues par le bénéficiaire, y compris le RSA. Cela signifie que si vous bénéficiez du RSA, le montant de votre prime d’activité sera recalculé pour en tenir compte.
De manière générale, la prime d’activité est destinée aux travailleurs modestes. Elle est calculée sur la base des revenus d’activité et de la situation familiale du bénéficiaire. Également, il existe plusieurs critères et conditions pour y être éligible, tels que le niveau de revenu d’activité, la composition du foyer, le nombre d’enfants à charge, etc.
Tout comme avec le RSA, les entrepreneurs doivent déclarer leurs revenus tous les trimestres pour que la CAF ajuste le montant de la prime d’activité ET du RSA.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le RSA est une allocation de solidarité qui peut avoir son importance pour les entrepreneurs et créateurs d’entreprise. En offrant un soutien financier durant les 3 premiers mois de l’activité, et même plus, en fonction des revenus déclarés au-delà, cette mesure garantit un revenu de subsistance et contribue à la stabilité financière de l’entrepreneur. Au final, le RSA est bien plus qu’une simple aide financière, c’est un tremplin vers l’autonomie.