En tant qu’entrepreneuse, j’ai longtemps pensé que l’échec était synonyme de fin et de honte. Et ça valait d’ailleurs pour tous les aspects de ma vie, même les plus personnels. Mais mon activité m’a fait découvrir, au fil des années, que la peur de se tromper est un frein majeur pour tous les projets, quels qu’ils soient. C’est comme ça que j’ai réalisé que surmonter ses peurs était vital pour avancer et développer une entreprise prospère, d’autant plus que l’entrepreneuriat est loin d’être un long fleuve tranquille.
J’ai mis beaucoup de temps avant d’y arriver, mais je pense être parvenue à apprivoiser cette crainte de l’échec et à me donner les moyens d’atteindre mes objectifs. Même s’il aura fallu attendre que j’aie 40 ans pour acquérir cette forme de « sagesse », je me suis dit que vous pourriez peut-être vous retrouver à travers mon expérience et mes réflexions. J’ai donc décidé de vous partager mes conseils concrets pour ne plus subir l’angoisse de l’échec et transformer votre peur en un moteur de développement et de motivation.
Tout commence par comprendre l’origine de votre peur…
Vous ne pourrez rien entreprendre tant que vous n’aurez pas compris l’origine de votre peur de l’échec. C’est réellement la grande leçon que je retire de mon propre parcours. Parce qu’en prenant le temps d’analyser mes angoisses, j’ai très vite réalisé qu’elles tiraient le plus souvent leur source de mes croyances limitantes et des émotions négatives que je gardais profondément ancrées.
Et c’est d’autant plus vrai qu’en matière d’entrepreneuriat, on parle beaucoup de succès et de croissance. On vante sans cesse les mérites de l’entrepreneur qui mène son projet de création d’entreprise à bien, qui franchit chaque étape avec brio, et qui bâtit son activité avec succès. Sauf que cette vision, aussi inspirante soit-elle, génère une grosse pression chez les entrepreneurs, jusqu’à imprimer dans leur cerveau qu’ils ne doivent surtout pas échouer.
Pourtant, quand on y réfléchit bien, l’échec n’a rien de honteux. Il fait même partie intégrante d’un développement sain et de l’apprentissage. Eh oui ! On a tendance à l’oublier, mais échouer est un processus qui permet d’apprendre de ses erreurs, d’acquérir de nouvelles compétences et de se perfectionner. Et la peur ne naît souvent que d’une vision déformée de la réalité. Vous avez tendance à imaginer des situations catastrophiques où vous perdez tout, où votre activité est ruinée et où votre confiance en vous vole en éclats ? C’est bien ce que je disais.
Ce n’est qu’en identifiant vos croyances et en reconnaissant l’échec comme un outil de croissance que vous pourrez commencer à modifier votre état d’esprit et à adopter une attitude plus constructive face aux défis de votre vie d’entrepreneur (comme conquérir vos premiers clients ou travailler sur votre e-réputation).
… Et prendre soin de votre santé mentale et émotionnelle
J’ai aussi constaté que pour surmonter ma peur de l’échec, je devais d’abord travailler sur mon état mental et émotionnel. Après tout, l’entrepreneuriat est une aventure exigeante, et la peur peut vite prendre le dessus lorsqu’on ne s’y prépare pas. Je me suis donc intéressée à diverses techniques de gestion du stress et de l’anxiété, comme la méditation, la cohérence cardiaque et la visualisation positive. Croyez-le ou non, toutes ces pratiques m’ont aidée à canaliser mes émotions et à mieux gérer les risques inhérents à mon activité. Et ce n’était pas gagné !
En parallèle, j’ai appris à développer ma confiance en moi, mois après mois, année après année. Alors qu’avant, je pensais que la confiance était un don naturel, réservé à certains, j’ai découvert qu’elle se construit pas à pas, grâce à l’apprentissage continu, aux informations recueillies auprès d’autres entrepreneurs (vive les groupes d’entrepreneurs, d’ailleurs) et au soutien de mes clients et partenaires.
Je ne vais pas vous mentir, tout ça prend du temps. Vous n’aurez pas de résultats en quelques jours. C’est un travail de longue haleine, mais il en vaut la peine.
Et je ne le répéterai jamais assez, si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale. J’y ai moi-même eu recours à plusieurs reprises et je sais de source sûre que c’est le cas de nombreux entrepreneurs. Vous ne devez pas avoir honte de demander de l’aide, bien au contraire.
Désormais, de nombreux psychologues sont spécialisés dans les problématiques liées à l’entrepreneuriat.
Surmontez la peur de l’échec avec un plan d’action concret
Je suis quelqu’un qui fonctionne énormément avec les plans. Vous ne serez donc pas étonné que je vous recommande d’avoir un plan d’action clair et réaliste pour réduire votre peur de l’échec. La raison est simple, je crois sincèrement que lorsqu’on sait précisément où on va et quelles étapes on doit franchir, on se sent plus serein et plus solide dans ses décisions.
Mais attention, bâtir un plan efficace ne s’improvise pas. À mon sens, il y a 4 étapes à suivre.
- Définissez des objectifs précis, en sachant que plus vos objectifs seront clairs et mesurables, plus vous pourrez évaluer vos progrès et adapter votre projet en conséquence.
- Analysez les risques liés à votre activité et essayez de prévoir des solutions de secours pour ne pas vous retrouver pris au dépourvu.
- Établissez un calendrier pour structurer votre activité dans le temps. Croyez-moi, ça vous aidera à rester motivé et à garder le cap vers la réussite.
- Évaluez régulièrement vos résultats, par le biais par exemple de bilans périodiques, pour voir ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré.
Toutes ces étapes peuvent paraître anodines, mais c’est en les mettant en place que vous vous apercevrez qu’elles permettent réellement de mieux appréhender chaque risque, d’orienter vos ressources au bon moment et de ne pas vous perdre dans une ribambelle d’objectifs.
Et puis n’oubliez pas de rester flexible ! Si une idée ne fonctionne pas, vous devez pouvoir la réévaluer sans vous juger de manière trop sévère.
Guérir implique de s’entourer des bonnes personnes
J’ai abordé le sujet un peu plus haut, mais tant pis, je trouve important de me répéter : guérir sa peur de l’échec passe aussi par votre environnement direct.
Bien sûr que vous pouvez travailler sur vous-même, mais vous devez aussi penser à vous entourer de personnes bienveillantes et compétentes qui vous y aideront (directement ou indirectement). Et lorsqu’on parle d’entrepreneuriat, sachez qu’un bon réseau peut faire toute la différence. Ce n’est pas pour rien que j’échange régulièrement avec d’autres entrepreneurs sur des plateformes comme LinkedIn, Instagram ou Substack. Même des interlocuteurs virtuels peuvent être d’un grand soutien dans votre quête d’une meilleure version de vous-même.
Et si vous travaillez avec une équipe, j’insiste sur l’importance d’aligner cette dernière avec vos valeurs et vos objectifs, car si vous vous sentez soutenu et compris par vos collaborateurs, votre peur de l’échec diminuera inévitablement. Plutôt que de tout internaliser et de cogiter tout seul dans votre coin, vous pourrez partager vos doutes, demander de l’aide ou bénéficier de points de vue différents pour régler vos problèmes, tout en profitant d’autres compétences qui enrichiront votre aventure. La solitude est votre pire ennemie !
Tout ça pour dire qu’apprivoiser votre peur de l’échec, c’est d’abord accepter qu’échouer est un passage obligé. Vous n’êtes pas différent des autres entrepreneurs et vous devez avoir conscience que c’est en osant prendre des risques et en apprenant de vos échecs que vous finirez par bâtir une entreprise solide et prospère. C’est le secret des plus grands entrepreneurs ! Xavier Niel (qu’on l’aime ou pas, qu’on partage sa vision ou non, c’est un entrepreneur à succès) l’avouait récemment à Kyan Khojandi dans Hot Ones :
Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à commenter sous cet article et à nous parler de votre parcours ou de votre rapport à l’échec.
