Vous êtes employé depuis plusieurs années ? Votre travail vous apporte un revenu stable, une certaine sécurité, mais pas (ou plus) de sens ? Vous rêvez de liberté ? Moi aussi je suis passée par cette envie de créer mon entreprise. Moi aussi j’ai connu ces moments où j’avais une idée, les compétences nécessaires pour le faire et une conviction profonde : ma vie professionnelle ne se résumera pas au salariat.
Mais réussir sa transition d’employé à entrepreneur, c’est réellement faire un saut dans l’inconnu. Changer de statut, changer de vie, changer d’emploi, ce n’est pas un petit virage, loin de là. Vous changez complètement de vie. Or, pour atteindre ses objectifs, il faut une stratégie, un plan et des objectifs clairs. Il faut aussi penser business, clients, marketing, obligations juridiques, etc. Sans oublier qu’apprendre à vivre sans patron n’est pas une mince affaire, puisqu’il faut apprendre à se vendre et à décider.
En d’autres termes, ce n’est pas si simple. Mais comme je suis passée par là, je vous propose une petite liste des conseils que j’aurais aimé entendre à cette époque pour réussir ma transition du salariat à l’entrepreneuriat.
Quitter le salariat : une décision de fond
La première chose à savoir, c’est que je vous déconseille de quitter votre emploi à cause d’une simple lassitude. En toute franchise, créer une entreprise sur cette simple base ne suffit pas à tenir sur la durée. En devenant entrepreneur, vous transformez votre vie professionnelle, et à ce titre, c’est un vrai projet. Vous devez donc aller chercher en vous ce que ce statut peut nourrir, et plus particulièrement ce que vous ne trouverez jamais dans le salariat.
Vous devez également être clair avec vos valeurs. Ne soyez pas uniquement motivé par l’argent, ni même par la liberté. Créer une entreprise, c‘est donner du sens à son activité, mais c’est aussi incarner une vision et construire une nouvelle façon de travailler, plus alignée avec votre personne.
Je vous invite donc à vous interroger sur votre vraie motivation. Est-ce que vous voulez seulement fuir votre emploi actuel ? Ou est-ce que vous êtes prêt à embrasser tous les risques, tous les apprentissages et toutes les transformations que l’entrepreneuriat va exiger de votre part ?
Sécuriser la transition et ne pas sauter dans le vide
Autre conseil, et non des moindres. Si vous voulez créer une entreprise et quitter le salariat, ne démissionnez pas tout de suite. Au contraire, sauf situation insoutenable, gardez votre emploi autant que possible pendant le démarrage de votre activité. Certes, ce double statut vous demandera beaucoup d’énergie, mais il vous donnera aussi une plus grande sécurité et du temps pour démarrer.
Hormis dans de très rares cas, construire une entreprise ne se fait pas en deux mois. Vous allez devoir passer par des étapes longues et complexes pour trouver des clients, comprendre votre marché et affiner votre offre. Or, rien de mieux que le statut de l’auto-entreprise pour vous permettre d’explorer sans tout risquer. Vous pouvez également envisager le portage salarial, qui vous donne tous les avantages du statut de salarié, sans les inconvénients, et avec tous les avantages du statut de l’entrepreneur.
Un tiers des micro‑entrepreneurs cumulent une activité salariée : près de 30,8 % des micro‑entrepreneurs non agricoles exerçaient un emploi salarié en parallèle.
Construire un plan stratégique pour votre entreprise
Si vous avez une idée pour créer votre entreprise, c’est bien, mais vous devez aussi avoir un plan d’action stratégique aligné avec votre projet, vos compétences, vos objectifs et votre marché. Sans oublier les indicateurs et les projections de revenus indispensables pour savoir où vous allez.
Pour commencer, vous devez définir votre offre. À qui s’adresse-t-elle ? Pourquoi votre cible choisirait-elle votre business plutôt qu’un autre ? Comment allez-vous capter vos premiers clients ? Quelle sera votre politique de prix ? Quels canaux marketing allez-vous activer pour promouvoir votre marque ?
Ajouter à cela tous les scénarios financiers. Combien de temps pouvez-vous tenir sans avoir de revenus stables ? Quels sont vos coûts de lancement ? À quel moment votre activité sera-t-elle rentable ?
Je préfère vous le dire tout de suite : un entrepreneur qui n’a pas de plan est en sursis.
Se former au nouveau monde de l’entrepreneuriat
Passer du salariat à l’entrepreneuriat, c’est entrer dans un nouveau monde. Il ne s’agit pas de simplement de changer de statut, mais bien de se transformer en profondeur.
Vous devez ainsi apprendre de nouvelles compétences, parfois totalement éloignées de votre ancien emploi. Et je parle ici de compétences commerciales, juridiques, marketing, financières et digitales. Il vous faut comprendre les bases du marketing digital, savoir rédiger un devis, gérer une relation client, créer une stratégie de contenu, lire un bilan, remplir une déclaration, et j’en passe.
Le mieux à mon sens reste de suivre une formation, voire plusieurs. De nos jours, de nombreux MOOC, bootcamps et accompagnements sont spécialisés dans la création d’entreprise. Et même si certains vous diront que cela ne sert à rien, détrompez-vous. Il est toujours bon d’apprendre de ceux qui sont passés par les mêmes étapes avant vous.
Quoi qu’il t’arrive, la transition de salarié à entrepreneur exige une montée constante en compétences. Or, cette capacité à vous former sera votre plus grand levier de croissance.
Changer d’état d’esprit : devenir une entreprise à part entière
Quand vous vous lancez dans l’entrepreneuriat, le vrai changement n’est pas administratif, il est mental. Parce que vous n’êtes plus un employé, vous êtes une entreprise, un business, une marque.
Cela implique donc que vous pensiez comme une personne responsable de son chiffre d’affaires et de sa stratégie, soit une discipline que peu de salariés connaissent. Ici, plus de manager, plus de supérieur, personne pour valider vos actions ou vous protéger.
En devenant votre propre patron, vous devenez également votre propre RH, votre propre service juridique, votre propre département marketing et votre propre conseiller.
De manière générale, en transitionnant du salariat vers l’indépendance, vous devez apprendre à fonctionner seul et à bien vous entourer pour construire un écosystème solide (expert-comptable, partenaires, etc.).
Oser se rendre visible pour exister
Vous allez vite vous en rendre compte, mais en lançant votre entreprise, vous acceptez de jouer le jeu de la visibilité. C’est une question de survie, là aussi. Vous aurez beau être le meilleur dans votre domaine, si personne ne le sait, votre business ne prendra pas et vous n’aurez pas de clients.
Par conséquent, apprenez à parler de votre activité. Construisez votre marketing en définissant votre cible, votre message et votre identité. Et surtout, publiez, que ce soit sur Google, sur LinkedIn ou sur tout autre support (site Web, blog, newsletter, etc.). Après tout, créer une entreprise sans faire de communication reviendrait à ouvrir un magasin au fond d’une ruelle sans panneau indicateur.
Et à ce propos, je vous conseille vivement de planifier votre stratégie marketing dès le lancement de votre activité.
Accepter les risques, les hauts et les bas du lancement
Parce que je ne suis pas là pour vous vendre du rêve, je tiens tout de même à rappeler que créer une entreprise comporte son lot de risques. Même si le statut d’indépendant peut paraître séduisant, il expose à des périodes de creux, d’incertitudes et de remises en question.
Mais vous ne devez jamais oublier que tous ces aléas font partie intégrante de la vie d’un entrepreneur. C’est la rançon du sens que vous voulez donner à votre vie professionnelle.
Pour vivre les choses au mieux, je vous invite à ne pas les subir en les anticipant et en les encadrant. Par exemple, lissez vos revenus pour vous constituer une trésorerie. De même, diversifiez vos clients ou ajustez votre offre. Soyez toujours sur le qui-vive, même quand tout vous paraît confortable. Croyez-moi, c’est cette vision à long terme qui assurera votre pérennité.
Ce qu’il faut retenir, c’est que passer de salarié à entrepreneur n’est pas un changement anodin. C’est une métamorphose de la vie quotidienne, mais aussi de son individualité. De votre identité à votre posture, en passant par votre rapport au monde du travail, le parcours d’entrepreneur exige pas mal de courage, de méthode et de patience. Cependant, le jeu en vaut la chandelle pour récupérer votre liberté et retrouver du sens dans votre vie professionnelle. L’essentiel est finalement de ne pas sauter à l’aveugle, tout en trouvant le moyen d’oser.
