Comment ouvrir une boulangerie ?

Vous souhaitez vous lancer à votre propre compte et intégrer la famille des emblématiques boulangers de France ? Cet article vous aide à préparer toutes vos formalités juridiques. Agence Juridique s’occupe de tout pour vous !
Sommaire

Chaque année, ce sont des milliers de boulangeries qui ouvrent en France, tentant l’aventure du commerce de proximité le plus populaire et sans doute le plus emblématique du pays. Mais dans le même temps, de nombreuses autres baissent définitivement leur rideau. Car ouvrir et gérer une boulangerie ne peut fonctionner sans une bonne préparation : ouvrir sa boulangerie revient à ouvrir une entreprise et à se lancer dans l’entrepreneuriat à son propre compte. Une aventure passionnante, mais qui ne laisse aucune place à l’improvisation.

Qui peut ouvrir une boulangerie ?

Peut-on ouvrir une boulangerie sans diplômes ?

Pour pouvoir être qualifié de boulanger, il est nécessaire d’exercer une activité de vente au détail d’une production artisanale et maison de pains, viennoiseries, etc. Cela implique que la pâte doit être pétrie, fermentée, façonnée et cuite par vos soins dans vos locaux. Le simple fait de passer au four une pâte industrielle, ou produite par un autre boulanger, ne fait donc légalement pas de vous un boulanger mais un simple revendeur transformateur d’un produit non fini correspondant davantage à l’activité dite de « dépôt » de pain.

Il est possible d’être boulanger artisan (activité purement limitée à la fabrication du pain), ou artisan/commerçant (activité de production complétée de la vente).

L’accès à la profession de boulanger s’effectue soit par l’expérience soit par diplôme. Un diplôme qui peut être celui de :

  • CAP boulanger
  • Brevet d’études professionnelles
  • Agrément du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP)

Comment ouvrir une boulangerie sans diplôme ?

Il est donc également possible d’accéder à la profession sans diplôme particulier, à condition de justifier d’une expérience professionnelle comme dirigeant d’entreprise, indépendant ou boulanger salarié, d’au moins 3 ans. Enfin, il est possible de se lancer sans diplôme ni expérience, à condition que le conjoint (dans ça cas, il est indispensable d’utiliser le statut de conjoint collaborateur) ou l’un des salariés dispose lui-même des pré-requis mentionnés précédemment.

Quel budget pour ouvrir ou reprendre sa propre boulangerie ?

Afin d’envisager sereinement la création d’une boulangerie-pâtisserie, il est nécessaire de connaitre le budget nécessaire. Divers frais seront en effet engagés lors de l’ouverture de la boulangerie :

  • Frais de création de la société : frais de rédaction des statuts, frais de publication dans un journal d’annonces légales (JAL), frais administratifs de gestion de dossier, etc. Il faut, en général, compter aux alentours de 250€ ;
  • Prix du stage de préparation à l’installation : environ 200€ ;
  • Local commercial : conclusion d’un bail commercial avec paiement d’un pas-de-porte au bailleur, aménagement d’un espace de vente, etc. ;
  • Équipement de la boulangerie : four et machine à pain professionnels, vitrines réfrigérantes, chambre froide, pétrin, trancheuse à pain, caisse automatique, etc.

L’ouverture d’une boulangerie représente donc un investissement conséquent. En moyenne, il faut débourser aux alentours de 150000€ pour démarrer son activité.

Comment ouvrir une boulangerie sans apport/argent ?

Lors d’une demande de financement auprès d’établissements bancaires, il est généralement demandé à l’entrepreneur de fournir un apport de 20 à 30% du montant total du projet. Si le porteur de projet est dans l’impossibilité de financer ces apports grâce à ses fonds personnels, d’autres options lui sont disponibles.

Le crowdfunding

Il s’agit du financement participatif, qui se base sur un nombre important de personnes prêtes à faire don de petites sommes d’argent afin de financer le lancement d’une boulangerie. Pour faire un tel appel aux dons, il est nécessaire de présenter son projet sur un site spécialisé.

Le love money

Comme son nom l’indique, le love money consiste à faire appel à ses proches, famille ou amis, pour financer le lancement de son projet. Il est fondé sur l’existence de liens affectifs et d’une confiance entre l’emprunteur et le prêteur. Le love money peut en réalité se décliner en trois sortes de financement : le don, le prêt ou l’entrée au capital (le proche devient alors un associé de la société).

Les aides financières disponibles

L’État et les collectivités territoriales proposent également certaines aides et subventions afin de permettre la création de nouveaux commerces et la dynamisation de certains quartiers. Afin de connaître les aides auxquelles vous pouvez prétendre, il est conseillé de se renseigner auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat dont vous dépendez.

La bonne préparation avant un démarrage de l’activité

Plusieurs étapes sont à respecter pour permettre un lancement de votre boulangerie dans les meilleures conditions possibles.

Étape 1 : Le stage préparatoire

En cas de démarrage d’une activité dite artisanale, c’est-à-dire avec moins de 10 salariés, il est obligatoire de suivre un stage obligatoire de préparation à l’installation, dispensé par la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat moyennant un coût d’environ 230€. Celui-ci vise à vous permettre de vous préparer du mieux possible au bon fonctionnement de votre entreprise et aux différents aspects administratifs en matière de comptabilité ou de gestion.

Seule une formation qualifiante dans le domaine de la gestion ou le bénéfice d’une expérience professionnelle dans ce même secteur peut permettre d’éviter cette obligation de formation préalable.

Étape 2 : Trouver un local

En premier lieu il est indispensable d’identifier un lieu d’exercice. En effet, pour exercer, vous aurez besoin d’un local commercial afin de produire, et éventuellement vendre, votre production artisanale.

Un local doit être aménagé à cet effet, ce qui peut impliquer des travaux plus ou moins importants qu’il faut garder à l’esprit, ainsi que des mises aux normes éventuelles. Il est nécessaire de disposer des autorisations nécessaires en copropriété le cas échéant, et surtout permettre l’installation et l’évacuation sans nuisances excessives des fumées d’un four.

La future boulangerie doit idéalement être située dans une zone de chalandise intéressante, dans un secteur piéton fréquenté, et qui dispose de facilités de transport et de stationnement à proximité immédiate.

Étape 3 : Réaliser un business plan

Avant de se lancer dans la création d’une boulangerie, il est indispensable de préparer un plan de financement ainsi qu’un business plan, même sommaire, analysant le marché local, la concurrence, la demande et les performances économiques espérées de l’activité de boulanger. Plus ce document est précis et développé, appuyé sur des éléments chiffrés et des calendriers prévisionnels financiers, plus le projet apparaîtra comme fiable et sérieux aux yeux des futurs partenaires banquiers, associés ou investisseurs divers.

Étape 4 : S’informer quant à la règlementation applicable

Par ailleurs, il est nécessaire de s’assurer que les procédures qui seront appliquées permettront de respecter les normes, notamment en matière d’hygiène (désinfection régulière, nettoyage des outils de confection, respect de la chaîne du froid, etc.). Ceci vous évitera entre autres des déconvenues en cas de contrôle inopiné de la direction générale de la répression des fraudes. Enfin, n’oubliez pas que la réglementation vous impose d’afficher un prix à la pièce et au kilogramme, et de respecter les dénominations applicables à chaque produit.

Enfin, il est recommandé de réfléchir à un plan de lancement composé d’une campagne publicitaire, mais également d’offres commerciales attractives, afin de se faire connaître le plus rapidement possible, démontrer son savoir-faire et ainsi attirer une clientèle nouvelle en vue de la fidéliser.

Étape 5 : Choisir une forme juridique

Très important pour garantir un bon développement de l’entreprise constituée, le choix d’un statut juridique et la démarche d’immatriculation de société font partie des phases les plus délicates et techniques. Une phase pour laquelle il est conseillé de faire appel à un professionnel pour vous accompagner. En effet, de multiples formes juridiques s’offrent à vous (SAS, SARL, EURL, SASU, etc.) disposant chacune de spécificités propres. Sans compter la rédaction des statuts qui visent à organiser le bon fonctionnement de la société (règles de majorité, processus décisionnel, possibilité de vote à distance entre associés, procédure d’agrément éventuelle, etc.).

Les entreprises individuelles ont l’avantage de proposer un statut relativement souple à mettre en place, mais qui ne protège absolument pas le dirigeant qui se retrouve responsable de manière illimitée.

En revanche, un statut tel que la SARL semble plus propice, car il limite la responsabilité du ou des actionnaire(s) au montant de leurs apports, favorisant donc le développement de l’activité. Pour se lancer en individuel, un régime tel que la micro entreprise est déconseillé, car le plafond limite de chiffre d’affaires est relativement bas et devient rapidement contraignant. Mieux vaut donc choisir un régime du type SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) qui peut se transformer ultérieurement et sans formalités particulières en SAS avec l’arrivée de plusieurs actionnaires.

Étape 6 : Réaliser les formalités de création de l’entreprise

Enfin, pour confier la personnalité morale à votre entreprise et l’immatriculer, il est nécessaire de remplir un dossier complet composé principalement des statuts rédigés, de l’attestation de parution d’une annonce de création dans un journal d’annonces légales (JAL), ainsi que d’une copie de la pièce d’identité du gérant, mais également d’un formulaire M3 (disponible en téléchargement sur internet). Ce formulaire est à déposer sur le Guichet unique, via le site de l’INPI.

Questions fréquentes

Boulanger ambulant, est-ce possible ?

Il est tout à fait possible de devenir boulanger ambulant, par exemple en reprenant un camion boulanger. Cette alternative à l’ouverture d’une boulangerie dans un local permet à l’entrepreneur de réaliser certaines économies.

S’il est prévu une vente itinérante (statut de boulanger ambulant) dans la commune où se trouve le local de production, il n’est pas nécessaire disposer d’une carte de commerçant ambulant. En revanche, cette carte devient obligatoire lorsque l’activité de commerce ambulant dépasse les frontières communales du local de production (une demande à formuler directement en mairie).

Attention : les sanctions peuvent être lourdes en cas de contrôle et d’occupation du domaine public sans autorisation, pouvant aller d’une simple amende à la confiscation du véhicule !

Ouverture d’une boulangerie en franchise : quels avantages ?

La création ou la reprise d’une boulangerie peut également parfaitement être envisagée sous le prisme de la franchise. La Mie Câline, Paul, La Panetière : il existe de nombreuses enseignes proposant à des franchisés d’ouvrir leur boulangerie. La solution de la franchise fait l’objet d’un franc-succès parmi les personnes souhaitant se lancer en boulangerie-pâtisserie.

En effet, cette formule promet de nombreux avantages :

  • Bénéficier de la notoriété d’une enseigne grand-public : en ouvrant une boulangerie en franchise, le franchisé rejoint un réseau de boulangeries-pâtisseries bien connu du grand-public. Il peut alors surfer sur la notoriété et la réputation d’une enseigne dont le succès est déjà prouvé.
  • Un accompagnement par le franchiseur : les grandes enseignes de boulangerie-pâtisserie proposent en général aux franchisés un accompagnement sous forme de formations, de services (par exemple la communication) et de conseils.
  • Une rentabilité quasi-assurée : la notoriété de l’enseigne ainsi que l’accompagnement proposé par le franchiseur permettent au franchisé d’atteindre rapidement une bonne rentabilité et un chiffre d’affaires satisfaisant.

 

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