Entrepreneuriat et congé maternité : comment ça marche ?

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Quand on parle de congé maternité en tant qu’entrepreneuse, la question revient toujours : est-ce que les indépendantes ont les mêmes droits que les salariées ? La réponse est oui… mais avec des spécificités. Entre allocation forfaitaire, indemnités journalières, arrêt d’activité et démarches auprès de la sécurité sociale, tout est très encadré (selon votre revenu annuel, la date de création de votre entreprise et le régime social auquel vous êtes rattachée). Toutefois, c’est un fait, vous pouvez effectivement bénéficier d’un congé maternité en tant qu’entrepreneuse.

Parce qu’une amie a récemment été concernée et que j’ai entrepris quelques recherches à ses côtés, je me suis dit que j’allais vous en faire profiter. Je vais donc entrer dans les détails du fonctionnement du congé maternité pour les entrepreneuses et des indemnités que vous pouvez percevoir, afin de ne pas vous retrouver sans ressources à la naissance de votre enfant.

Le congé maternité pour les entrepreneuses : quels droits et quelle durée ?

Comme je l’ai signalé en introduction, le congé maternité des entrepreneuses fonctionne différemment de celui des salariées.

Déjà, en tant que travailleuse indépendante, vous devez déclarer votre grossesse à la sécurité sociale avant la fin de votre 14ᵉ semaine (3 mois révolus) afin d’ouvrir vos droits. C’est ce qui déclenche l’envoi de votre carnet maternel et l’accès aux prestations. Vous pouvez faire votre déclaration plus tard, après une découverte tardive par exemple, mais cela vous expose à un retard potentiel dans la mise en place de vos aides.

Quant à la durée minimale de votre congé maternité, celle-ci est de huit semaines, dont deux semaines obligatoires avant votre accouchement et six après. Notez qu’elle peut aller jusqu’à 16 semaines (ou plus si vous avez déjà des enfants ou si vous attendez plusieurs enfants), comme pour une salariée.

Il va de soi que pendant cette interruption d’activité, vous devez impérativement cesser votre travail pour bénéficier des indemnités journalières, puisque celles-ci sont supposées compenser votre perte de revenu.

Et justement, à propos des indemnités, sachez que celles-ci dépendent de votre régime social. Par exemple, si vous êtes en micro-entreprise, vos droits sont calculés sur votre revenu annuel moyen des trois dernières années. Plus votre revenu est élevé, plus le montant de vos indemnités journalières est important, même s’il existe un plafond maximum fixé par la sécurité sociale.

Par ailleurs, l’allocation forfaitaire de repos maternel, versée en deux fois (avant et après la naissance de votre enfant), peut vous permettre de compenser une partie de votre activité interrompue. En 2025, cette dernière est fixée à un total de 3 925 euros pour les entrepreneuses qui remplissent les conditions.

Selon entreprises.gouv.fr, les femmes représentent 28 % de la chaîne entrepreneuriale, soit un chiffre en constante progression malgré les défis de la maternité.

Selon entreprises.gouv.fr, les femmes représentent 28 % de la chaîne entrepreneuriale, soit un chiffre en constante progression

Sous quelles conditions bénéficier des indemnités et allocations maternité ?

Pour toucher vos indemnités journalières et votre allocation forfaitaire de repos maternel, trois conditions doivent être remplies. 

D’une part, vous devez justifier de 10 mois d’affiliation à votre régime social à la date présumée de votre accouchement. D’autre part, vous devez cesser toute activité pendant au moins huit semaines, comme je vous disais précédemment. Enfin, votre revenu d’activité annuel moyen des trois dernières années doit être supérieur à 4 383,20 euros.

Concrètement, si vous êtes en micro-entreprise (ou auto-entreprise), la sécurité sociale des indépendants se base sur votre chiffre d’affaires déclaré pour calculer votre droit. Si vous venez de lancer votre activité, vos allocations maternité peuvent être calculées sur vos anciens salaires avant la création de votre entreprise, ce qui évite aux nouvelles entrepreneuses de se retrouver sans indemnité.

Attention, pendant votre congé maternité, il est strictement interdit de facturer du travail actif. Pour autant, vous pouvez encaisser des revenus passifs, comme des ventes automatisées, qui ne remettent pas en cause votre arrêt maternité puisque cela ne demande aucune activité en temps réel.

À titre d’information, les indemnités journalières forfaitaires peuvent aller jusqu’à 64,52 euros par jour, soit environ 2 000 euros par mois selon votre revenu annuel et votre assurance maladie. Cependant, le montant de l’indemnité est différent pour les cheffes d’entreprise à revenus modestes (sous le seuil des 4 383,20 euros). Dans tous les cas, le versement se fait en plusieurs fois pendant toute la durée du congé maternité.

Quel organisme gère les droits au congé maternité des entrepreneuses ?

Peu importe votre situation, votre interlocuteur principal reste l’assurance maladie. C’est elle qui gère vos droits au congé maternité, vos allocations et le versement des indemnités journalières. Vous pouvez d’ailleurs suivre vos paiements sur votre compte en ligne et poser vos questions directement via votre espace sécurité sociale.

En parallèle, votre mutuelle joue aussi un rôle important, puisqu’elle prend en charge une partie des frais liés à votre grossesse et à votre accouchement, comme les échographies, les consultations ou la chambre individuelle. Certaines offrent ainsi une prime de naissance, voire remboursent les séances de sage-femme.

Et puis, souscrire une assurance prévoyance peut sécuriser votre revenu si vous devez prolonger votre arrêt maternité pour des raisons médicales. Cette couverture peut compléter les indemnités journalières versées et vous éviter une chute brutale de vos ressources. Attention, plus votre ancienneté dans ce contrat est longue, plus le montant des primes augmente.

Et le congé paternité ou adoption des entrepreneurs dans tout ça ?

À vrai dire, le congé paternité des entrepreneurs suit le principe habituel. Le co-parent indépendant peut prendre jusqu’à 25 jours consécutifs dans les six mois qui suivent la naissance de l’enfant et percevoir des indemnités journalières, sous les mêmes conditions de revenu annuel, de durée d’affiliation et d’arrêt d’activité.

En cas d’adoption, la sécurité sociale prévoit également un droit d’indemnisation, en sachant que le congé parental peut être partagé entre les deux parents indépendants pour répartir les périodes d’arrêt de travail.

 

En bref, les entrepreneuses ont, elles aussi, droit à leur congé maternité. Allocation forfaitaire, indemnités journalières et/ou assurance prévoyance, quoiqu’il arrive, vous avez de solides options pour sécuriser cette période tout en préparant l’arrivée de votre enfant sans mettre en péril votre entreprise.

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Ludivine RETOURNE
Entrepreneuse depuis 2007, je baigne depuis 18 ans dans le marketing digital (storytelling, copywriting, rédaction) et le référencement. Mais c’est en travaillant de nombreuses années pour des professionnels de la création d'entreprise que je suis devenue, sans m'en rendre compte, une encyclopédie de l'entrepreneuriat. Sur ce blog, je partage avec vous mes conseils et astuces, mais aussi mes observations, pour développer votre activité sans vous prendre la tête ! Retrouvez-moi sur Linkedin

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