Comment ouvrir un institut de beauté ?

Pour être la plus belle pour aller danser, quoi de mieux que d’ouvrir son institut de beauté. Agence Juridique vous aiguille dans cette étape ainsi que sur les normes d’hygiène et d’obligation à respecter.
Sommaire

L’institut de beauté est une activité professionnelle consistant à proposer à la clientèle des soins esthétiques autres que médicaux ou paramédicaux, et des modelages esthétiques de confort sans finalité médicale. Cette définition est très large et regroupe donc de nombreuses activités spécialisées, telles que les salons de bronzages, d’amincissement, de soin des mains et du visage. De fait, dans cette catégorie large par définition, on recense en France environ 30 000 établissements spécialisés en soin de beauté et d’esthétique.

Outre l’analyse de la viabilité financière de l’activité envisagée, il convient de se pencher sur les obligations à la charge de l’entrepreneur désirant ouvrir son institut de beauté. En effet, il existe des obligations relatives à l’installation et à l’exploitation de l’institut.

Nous tâcherons dans cet article de passer au crible les exigences juridiques tenant à la profession !

Création d’un institut de beauté : les étapes/formalités nécessaires

Étape 1 : Prendre connaissance des normes à respecter

Certaines normes obligatoires devront être respectées par toute personne envisageant l’ouverture d’un institut de beauté :

  • Normes de sécurité et d’accessibilité aux personnes handicapées. Concernant la sécurité des personnes, il s’agit notamment de permettre l’évacuation rapide et en bon ordre des personnes présentes sur le lieu, et de pouvoir lutter raisonnablement contre les incendies (extincteurs, alarmes, etc.). En principe, il convient de vérifier, avant la signature du bail commercial, si le local répond aux exigences minimum de sécurité. Pour connaître vos obligations précises, nous vous conseillons fortement de vous rapprocher de la mairie ou de la préfecture compétente. Vous pouvez également faire appel à un architecte spécialisé en sécurité.
  • Normes d’hygiène.
  • Affichage obligatoire à destination du personnel (horaires de travail, coordonnées de l’inspection du travail, etc.).
  • Obligations de transparence tarifaire : l’institut de beauté doit afficher à l’extérieur du bâtiment un tarif d’au moins 10 prix sur des prestations couramment pratiquées. A l’intérieur, toutes prestations et prix TTC associés devront être affichés de manière claire et visible.

De plus, si les activités qui peuvent être exercées dans un institut de beauté sont larges, la loi impose cependant certaines limites aux services qui peuvent être proposés :

  • L’interdiction de l’exercice de la médecine : ainsi, si le terme de « massage » est reservé aux kinésithérapeutes, il est possible de proposer des « modelages » à visée esthétique, et non thérapeutique.
  • Concernant l’épilation, seules les techniques d’épilation à la cire, à la pince ou au fil sont autorisées, l’épilation au laser ou à la lumière pulsée relevant de la médecine esthétique. Ainsi, toute épilation au moyen d’un appareil laser ne peut être pratiquée que par un docteur en médecine ou sous sa responsabilité.
  • Concernant le bronzage, plusieurs obligations s’appliquent : obligation d’afficher l’attestation de qualification, interdiction aux mineurs, obligation de mettre à disposition des lunettes de protection, obligation d’informer les clients des risques pour la santé via des avertissements sanitaires, obligation d’afficher une notice d’utilisation lisible et proche de l’appareil, etc. De plus, les appareils de bronzage devront faire l’objet d’une déclaration adressée à la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP).
  • Pour la prothésie ongulaire, à savoir la pose de faux ongles dans le cadre d’un bar à ongles par exemple, cette activité ne nécessite pas de formation spécifique dès lors qu’elle n’est pas assortie d’une prestation de manucure.
  • En matière de maquillage permanent (tatouage), il est indispensable de détenir un diplôme de tatoueur et de respecter certaines règles d’hygiènes supplémentaires spécifiques.

Étape 2 : Réalisation d’une étude de marché et d’un business plan

Toute esthéticien(ne) désirant ouvrir son propre salon d’esthétique devra au préalable réaliser une étude de marché. Il s’agit alors d’identifier le potentiel commercial de l’activité :

  • Identification des concurrents.
  • Identification des prestations proposées par les concurrents et des tendances : afin de se démarquer, il peut être intéressant de proposer des prestations différentes, ou les mêmes prestations avec une valeur ajoutée (par exemple, massage aux pierres chaudes).
  • Identification de la future clientèle : y-a-t-il réellement un besoin pour un nouvel institut ? Le cas échéant, que recherchent les clients : soins naturels/bio, tarifs des soins ?
  • Déterminer une stratégie de communication : publicité dans les journaux locaux, distribution de tracts, marketing digital, réseaux sociaux, etc.
  • Choisir les prestations et soins proposés.

Dans un second temps, la réalisation d’un business plan est utile à plusieurs égards. Ce document permet tout d’abord à l’entrepreneur d’évaluer la viabilité financière de son entreprise (budget, chiffre d’affaires, revenu prévisionnel).

L’étude de marché et le business plan seront également cruciaux dans la recherche de financement d’un institut de beauté : il permet de rassurer les investisseurs et sera systématiquement demandé lors d’une demande crédit.

Étape 3 : Le choix du statut juridique

La création d’un institut de beauté implique un investissement substantiel pour acheter le matériel nécessaire à l’activité envisagé (solarium, mobilier d’accueil du public, sauna, hammam, etc.), louer des locaux commerciaux, etc.

Communément, on estime en moyenne à 70 000 euros les fonds propres nécessaires (qui devront être complétés par un prêt) pour sérieusement envisager un démarrage d’activité cohérent. Il ne s’agit pas d’une règle absolue, l’apport va notamment dépendre du prix des loyers, du type d’activité envisagé (nécessité de machines ou non), du nombre de salariés. Ces paramètres devront être pris en compte dans votre business plan et votre prévisionnel.

En tout état cause, un investissement sera nécessaire. Dès lors, nous pouvons d’emblée écarter l’auto-entreprise qui ne permet pas d’exercer sereinement une activité nécessitant des investissements. Il convient plutôt de se pencher vers :

La SARL et la SAS sont des sociétés constituées par plusieurs associés ou actionnaires. En effet, il peut être opportun de s’associer avec d’autres personnes pour réunir les financements nécessaires au démarrage de l’activité.

Si vous disposez à vous seul des fonds nécessaires, vous pouvez vous orienter vers la SASU ou l’EURL qui sont des sociétés à associé/actionnaire unique.

Outre le nombre d’associés, la SARL et la SAS se distinguent par le régime social du dirigeant. En SAS, le président est assimilé à un salarié, sa rémunération est soumise à environ 65% de cotisation ; par contre, les dividendes perçus sont seulement soumis aux prélèvement sociaux à un taux actuellement (2017) de 15,5%. Dans une SARL, le gérant majoritaire (c’est à dire le gérant détenant plus de 50% du capital social) est TNS (travailleur non salarié), sa rémunération et ses dividendes sont soumis à un taux de cotisations sociales d’environ 45%. Quant au gérant minoritaire, il est assimilé salarié dans les mêmes conditions que le président de SAS.

Étape 4 : Réalisation du stage préparatoire à l’installation (facultatif)

Le SPI est une étape ouverte à toute personne souhaitant exercer une activité artisanale. Il s’agit d’une formation de 30h payante visant à transmettre les bases en gestion d’entreprise et de sensibiliser les artisans aux différentes obligations légales s’imposant aux dirigeants. Si le stage préparatoire à l’installation n’est plus obligatoire, il s’agit d’une opportunité intéressante et formatrice pour toute personne souhaitant ouvrir son salon de beauté.

Toutefois, le dirigeant, sous certaines conditions, peut faire une demande de dispense s’il justifie :

  • d’un diplôme équivalent à bac+2 contenant un enseignement en gestion et en économie
  • d’un brevet de maîtrise (BM) délivré par une CMA (chambre des métiers et de l’artisanat)
  • d’un suivi en accompagnement en création et reprise d’entreprise par un organisme agréé
  • de l’exercice pendant 3 ans d’une activité indépendante déclarée
  • avoir été déclaré conjoint collaborateur pendant 3 ans

La demande de dispense devra être faite par courrier à la Chambre des métiers et de l’artisanat compétente, accompagnée d’un justificatif, du motif de la demande et d’un chèque de 25 euros à l’ordre de la CMA.

Une fois tous ces prérequis remplis, vous pouvez sereinement envisager l’ouverture de votre institut. Il convient toutefois de respecter certaines règles pour une exploitation légale et pérenne de l’activité.

Quelle formation/quels diplômes pour ouvrir un institut de beauté ?

Ouvrir un salon de beauté avec diplômes

Pour ouvrir un salon de beauté, le dirigeant de la société doit être titulaire :

  • d’un CPA, BEP dans le domaine de l’esthétique.
  • d’un BP (brevet professionnel) ou d’un BM (brevet de maîtrise) dans le domaine de l’esthétique. Le BP est une formation qui peut être suivie après la réalisation du CAP, et le BM après la réalisation du BP. Il s’agit en quelques sortes d’études supérieures professionnelles.

Comment ouvrir un institut de beauté sans diplôme ?

À défaut de diplôme, il est tout de même possible d’ouvrir son propre institut de beauté. Afin de procéder à l’ouverture d’un institut de beauté sans diplôme, le dirigeant peut justifier de 3 années d’expérience professionnelle en tant que dirigeant, travailleur indépendant, ou salarié dans un institut de beauté.

Les salariés travaillant sous la direction du dirigeant ne sont pas concernés par l’exigence d’un diplôme ; ils sont considérés comme bénéficiant de l’expertise de leur dirigeant en la matière.

Attention : l’institut de beauté qui souhaite faire appel à des freelances devra nécessairement s’assurer que ces derniers détiennent un diplôme (CAP, BEP, BP, BM) en esthétique. Il n’existe en effet pas de lien de subordination entre l’esthéticien(ne) travailleur indépendant et le dirigeant du salon d’esthétique.

Quel budget pour ouvrir un institut de beauté ?

L’ouverture d’un salon de beauté nécessite généralement un budget assez important : location d’un local, achat du mobilier et des équipements esthétiques (généralement assez coûteux). Il faut en général compter aux alentours de 70000€ pour envisager sereinement le lancement d’une activité esthétique.

Diverses méthodes de financement sont disponibles :

  • Épargne personnelle
  • Love money (argent donné, prêté ou investi par les amis ou la famille de l’entrepreneur)
  • Crowdfunding/financement participatif
  • Investisseurs privés

Questions fréquentes

Quel est le chiffre d’affaire moyen d’un institut de beauté ?

Tout dépend en réalité de nombreux facteurs : concept, implantation, demande, contexte socio-économique, etc. Selon une étude de la Confédération Nationale Artisanale des Instituts de Beauté, le chiffre d’affaires annuel moyen atteignait 81300€ en 2019.

Ouverture d’un institut de beauté franchisé : quels avantages ?

Les activités du secteur de l’esthétique sont relativement réglementées : ainsi, l’ouverture d’un salon de beauté nécessite un certain nombre de prérequis. L’ouverture d’un institut de beauté en franchise peut alors se révéler être un excellent compromis. Ce type de projet représente plusieurs avantages :

  • Un lancement plus rapide : c’est le franchiseur qui évalue la rentabilité potentielle d’une implantation d’un établissement. Ainsi, le franchisé bénéficie d’un concept clé-en-main et ne devra pas s’acquitter des diverses démarches comme la réalisation d’une étude de marché ou la mise au point d’une stratégie de communication.
  • Bénéficier d’une image de marque : les franchises sont généralement bien connues du grand public. Cette notoriété permet au franchisé de rentabiliser son investissement plus rapidement : une image de marque est en général, pour les clients, gage de qualité des prestations et de respect des normes d’hygiène et de sécurité.
  • Un apport personnel limité : l’investissement personnel requis du franchisé est en général plus bas que s’il venait à créer son propre institut de beauté. Pour rejoindre les grandes enseignes du marché, les candidat(e)s doivent en général débourser aux alentours de 30000€. Il peut alors s’agir d’une bonne alternative pour la personne en début de carrière désireuse de se lancer dans l’esthétique mais ne disposant pas du capital suffisant.

 

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