Zoom sur la rédaction des statuts de la SCI

Table des matières

Si la création d’une société civile immobilière (SCI) demande de remplir plusieurs formalités importantes, la plus incontournable est certainement celle de la rédaction des statuts. En effet, c’est ce document qui définit le fonctionnement et l’organisation de la société civile. De la détermination du capital social aux modalités de gestion, en passant par l’objet social et l’adresse du siège de l’entreprise, chaque clause doit y être soigneusement rédigée.

Mais comment procéder concrètement ? Et surtout, quelles sont les clauses incontournables à inclure ? On fait le point sur la rédaction des statuts de la SCI.

Les statuts d’une SCI, c’est quoi ?

Les statuts constituent l’acte fondateur de toute SCI (et même de toute société). C’est un document juridique qui établit non seulement l’existence légale de la société, mais qui détermine aussi l’ensemble des modalités de son fonctionnement. En tant que contrat social entre les associés, les statuts définissent les droits et obligations de chacun, de même que les règles de gestion et d’administration de la société.

Bien sûr, les statuts d’une SCI incluent plusieurs clauses telles que l’objet social, la dénomination sociale, le siège social, le montant du capital social, etc.

Attention, la rédaction des statuts n’est pas une simple formalité administrative. Elle nécessite une attention toute particulière et une certaine expertise. Bien que des modèles de statuts soient disponibles en ligne, il est plutôt conseillé de faire appel à un professionnel du droit (avocat ou notaire) pour aller au bout de cette étape.

Vous l’aurez compris, avant de procéder à l’immatriculation de la SCI, il faut déjà consacrer le temps nécessaire à la réflexion quant au contenu desdits statuts. Ces derniers représentent en effet la « loi » interne de l’entreprise et déterminent son fonctionnement au quotidien. D’ailleurs, une fois la SCI créée, toute modification des statuts nécessite d’autres formalités particulières et engendre des coûts supplémentaires.

Pourquoi les statuts d’une SCI sont-ils si importants ?

Nous l’avons vu, les statuts d’une SCI ne sont pas qu’une simple formalité administrative : ils définissent surtout l’ensemble des règles de fonctionnement qui régiront la vie sociale de l’entreprise. Cette importance capitale se manifeste d’ailleurs dès le début, puisque la loi impose leur rédaction par écrit, que ce soit sous la forme d’un acte sous seing privé ou d’un acte authentique établi par un notaire.

De plus, certaines situations, comme l’apport d’un bien immobilier à la société, rendent obligatoire le recours à un notaire pour sécuriser l’opération.

Et puis, une fois les statuts rédigés et adoptés par l’ensemble des associés, plusieurs étapes administratives attendent encore la future société, comme l’immatriculation, la publication d’une annonce légale ou encore le dépôt du capital sur un compte bancaire. Si ces formalités peuvent désormais être accomplies en ligne, elles prouvent bien l’importance fondamentale du contenu des statuts puisqu’une copie est nécessaire pour arriver au bout du processus.

Qui doit rédiger les statuts de la SCI ?

Bien que des modèles de statuts soient disponibles sur le Web, la spécificité de chaque projet immobilier et les enjeux liés à la gestion future de la société nécessitent une expertise approfondie. Un avocat ou un notaire pourra ainsi s’assurer que toutes les clauses les plus importantes sont bien présentes : objet social, montant du capital social, modalités de cession des parts sociales, règles de fonctionnement de l’assemblée, ou encore droits et devoirs du gérant.

N’oublions pas non plus que l’intervention d’un expert juridique permet aussi d’anticiper les situations potentiellement conflictuelles. Les statuts peuvent en effet prévoir des mécanismes clairs pour les prises de décisions importantes, la gestion des apports, ou encore l’exercice du droit de vote lors des assemblées générales. Or, une rédaction imprécise ou incomplète peut gravement mettre en péril le bon fonctionnement de la société, en particulier en cas de désaccord entre les associés.

Pour les SCI familiales ou les projets relativement simples, certaines plateformes juridiques en ligne proposent un accompagnement professionnel à moindre coût. Cependant, dès que le projet implique des apports immobiliers ou des montages complexes, le recours à un notaire s’avère non seulement judicieux, mais parfois obligatoire pour sécuriser l’opération dans le respect de la loi.

Quelles sont les clauses obligatoires dans les statuts d’une SCI ?

Bien que la loi accorde une certaine flexibilité dans l’organisation d’une SCI, plusieurs clauses sont obligatoires pour garantir la validité de l’acte.

Les clauses qui identifient la SCI

Les statuts doivent d’abord préciser les éléments qui permettent d’identifier clairement la société civile immobilière. Il est ainsi essentiel d’indiquer :

  • la dénomination sociale, qui constitue l’identité de la SCI et qui doit être unique (vérifié auprès du registre du commerce et des sociétés) ;
  • l’adresse du siège social, soit l’adresse officielle où s’exerce la direction effective de la société, qui peut être établie au domicile du gérant ou dans les locaux détenus par la SCI ;
  • l’objet social, qui définit le périmètre d’intervention de la société.

Les clauses sur la structure financière de la SCI

Le capital social constitue, bien entendu, un élément central des statuts. Cette section doit donc détailler :

  • les apports de chaque associé, qu’ils soient en numéraire (argent) ou en nature (biens immobiliers, par exemple) ;
  • le montant du capital social et sa répartition en parts sociales entre les associés (si le capital est variable, une clause spécifique doit définir les seuils plancher et plafond) ;
  • les modalités de gestion des comptes courants d’associés, qui permettent aux membres de la société de mettre des fonds à disposition pour financer des projets immobiliers.

Les clauses relatives à l’administration de la société

Évidemment, la direction de la SCI nécessite des règles claires. Cela impose de poser un cadre strict à travers des clauses qui passent en revue :

  • la gérance, en précisant les conditions de nomination et de révocation du gérant, sa rémunération éventuelle, ainsi que l’étendue de ses pouvoirs dans la gestion quotidienne ;
  • les décisions collectives, en détaillant par exemple l’organisation des assemblées, les règles de quorum et les majorités requises pour chaque type de décision ;
  • la durée de la société, généralement fixée à 99 ans maximum, avec possibilité de renouvellement.

Les clauses pour la transmission et la cession des parts sociales

Les statuts doivent impérativement encadrer les modalités de transmission des parts, un élément incontournable du fonctionnement d’une société civile immobilière (et l’une des raisons pour lesquelles les associés choisissent généralement ce type de société). Les clauses à préciser concernent donc :

  • les conditions de cession entre associés, qui peuvent être plus souples que celles applicables aux tiers externes à la société ;
  • le traitement des parts en cas de décès d’un associé, notamment pour les règles de transmission aux héritiers et les éventuelles clauses d’agrément ;
  • les formalités juridiques à respecter lors d’une cession, comme la notification à la société ou l’enregistrement de l’acte auprès des services fiscaux.

Les clauses sur l’exercice social et la répartition des résultats

La gestion financière de la SCI nécessite aussi des règles précises à propos de :

  • l’exercice social, traditionnellement aligné sur l’année civile (du 1er janvier au 31 décembre), bien que d’autres périodes puissent être définies ;
  • l’affectation des bénéfices, en détaillant les modalités de calcul et de répartition entre les associés, ainsi que les règles de constitution éventuelle de réserves ;
  • les obligations comptables et la tenue des comptes sociaux, essentielles pour une gestion transparente du patrimoine immobilier.

Les clauses relatives à la dissolution et à la liquidation

Bien entendu, la société peut mettre un terme à ces activités, peu importe la raison. À ce titre, les statuts doivent prévoir :

  • les cas de dissolution anticipée de la société, qu’ils soient volontaires ou forcés ;
  • la procédure de liquidation, en précisant les modalités de réalisation des actifs immobiliers et de règlement du passif ;
  • les règles de partage du boni de liquidation entre les associés.

Les autres clauses à envisager

Pour être complets, les statuts incluent également :

  • une clause de règlement des litiges, qui précise la juridiction compétente en cas de contentieux ;
  • les modalités de modification des statuts, notamment les conditions de majorité requises ;
  • etc.

En bref, la loi laisse une certaine liberté dans l’organisation d’une SCI, mais la rédaction des statuts reste un exercice délicat qui mérite l’attention d’un expert du droit.

Quel est le coût de rédaction des statuts de SCI ?

Pour les entrepreneurs avertis, rédiger soi-même ses statuts représente évidemment l’option la plus économique. Toutefois, même si cette démarche est gratuite, elle demande une bonne connaissance du droit des sociétés et des clauses obligatoires. Il est bien sûr possible de s’appuyer sur des modèles disponibles en ligne, mais attention à bien les adapter à votre projet immobilier spécifique.

En guise de solution intermédiaire, il est aussi possible de faire appel à une plateforme juridique en ligne spécialisée dans la gestion et la création de sociétés. Ces services proposent le plus souvent un accompagnement complet pour la rédaction des statuts et les formalités d’immatriculation de votre SCI, pour un prix très abordable.

Enfin, comme nous l’avons déjà dit précédemment, le recours à un expert juridique (avocat ou notaire) est l’option la plus sécurisante pour la rédaction des statuts, mais aussi la plus coûteuse. Ces professionnels apportent en effet leur expertise pour définir précisément l’objet social, la nature des apports, les modalités de cession des parts sociales, et toutes les clauses obligatoires au bon fonctionnement de la société civile. À noter que le coût varie selon le professionnel choisi et la complexité du projet, mais il est généralement compris entre 500 et 2 000 euros.

 

En d’autres termes, la rédaction des statuts d’une SCI est une étape qui mérite toute votre attention. Que vous optiez pour un modèle en ligne ou l’expertise d’un professionnel comme un notaire ou un avocat, l’essentiel est de bien définir votre objet social, le montant de votre capital, les modalités de gestion et les clauses de cession des parts. Soyez sûr qu’un acte juridique bien rédigé garantira le bon fonctionnement de votre société civile immobilière et sécurisera votre projet sur le long terme.

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