Comment rédiger un rapport RSE ISO 26000 ?

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Dans un contexte où la responsabilité sociale et environnementale n’est plus une option pour les entreprises, je vous propose de découvrir comment rédiger un rapport RSE ISO 26000 adapté à votre entreprise. Que vous soyez en phase de maturation de votre stratégie ou en simple réflexion d’une future démarche durable, vous devez maîtriser plusieurs notions, comme la collecte des données, le reporting ou même la communication. Parce que, croyez-le ou non, comprendre comment structurer un tel rapport est capital, tout comme parler de vos actions, de vos engagements et de vos indicateurs. C’est en procédant de cette façon que vous serez un acteur crédible face à vos parties prenantes.

Pourquoi rédiger un rapport RSE ISO 26000 ?

Commencer par le pourquoi est essentiel.

À l’heure actuelle, en tant qu’entreprise, vous êtes obligé d’avoir une stratégie RSE. À ce titre, rédiger un rapport permet de traduire cette stratégie en engagements et en actions visibles, mais surtout en données chiffrées. Grâce à ce document, vous démontrez aux parties prenantes (clients, fournisseurs, financeurs, territoire) que votre entreprise ne se contente pas de beaux discours, mais qu’elle tient également la route grâce à des objectifs réels et transparents.

Et justement, la norme ISO 26000 vous offre un cadre qui couvre plusieurs points capitaux :

  • la gouvernance ;
  • les droits de l’Homme ;
  • les relations et conditions de travail ;
  • l’environnement ;
  • les pratiques équitables ;
  • la consommation responsable ;
  • le développement local.

Mais pour que le rapport soit efficace, il faut évidemment qu’il soit aligné avec vos vrais résultats et vos vrais engagements, et ce, d’autant plus que pour les entreprises (qu’elles soient petites ou moyennes), ce document peut être un gros levier de crédibilité.

Selon Ifac, 98 % des grandes entreprises dans les pays du G20 déclarent publier un rapport sur la durabilité.

Comment préparer la collecte des données et définir vos indicateurs ?

Avant de rédiger quoi que ce soit, vous devez bien sûr prévoir la collecte des informations. Il s’agit notamment de vous poser quelques questions, telles que :

  • Quelles émissions carbone?
  • Quels déchets ?
  • Quel taux de fournisseurs locaux ou durables ?
  • Quels indicateurs sociaux (conditions de travail, localisation des salariés, diversité) ?
  • Etc.

Le mieux reste de commencer par cartographier vos fournisseurs, vos partenaires, vos clients et votre territoire d’action. Ensuite, vous pourrez déterminer quels indicateurs sont pertinents dans votre situation (taux de recyclage, émissions GES, nombre d’heures de formation, pourcentage de fournisseurs évalués socialement, etc.).

Bien entendu, vous devez vous appuyer sur la norme ISO 26000 pour structurer vos thèmes, à savoir : gouvernance, environnement, relations de travail, droits de l’Homme, pratiques responsables, développement du territoire et protection du consommateur.

Pensez aussi à déterminer un paramètre clair : quelles sont les données pertinentes dans votre cas ? Si vous êtes un entrepreneur sans salariés, il est évident que l’indicateur du nombre de salariés ne peut pas s’appliquer. À l’inverse, vous pouvez être concerné par le nombre de partenaires engagés, le taux d’usage d’énergies renouvelables, le nombre de fournisseurs retenus selon les critères RSE, etc.

Comment structurer votre rapport, du plan au contenu ?

Dès lors que vos données sont prêtes, vous devez passer à la structuration du rapport. Comme nous l’avons vu précédemment, la norme ISO 26000 suggère 7 thèmes autour desquels articuler votre document. Vous pouvez donc soit adopter ce plan, soit le décliner en 3 grands axes :

  • Engagements sociaux ;
  • Engagements environnementaux ;
  • Engagements sociétaux.

Tant que votre démarche reste lisible, logique et cohérente, vous pouvez agir à votre guise.

Attention tout de même à bien décrire votre stratégie, vos objectifs, vos actions, vos résultats et vos indicateurs dans chaque partie. Par exemple, en ce qui concerne le thème de « l’environnement », vous devez au moins présenter vos émissions carbone, le taux de déchets recyclés, ainsi que les actions que vous menez pour diminuer ces émissions ou ces déchets. De même, en ce qui concerne le thème « relations et conditions de travail », Vous pouvez parler de vos relations avec vos partenaires ou collaborateurs en freelance, même si vous n’avez pas de salariés.

Autre point, dressez un sommaire clair de votre rapport, avec des titres explicites et des visuels (graphiques ou photos, dans la mesure du possible). Un mot d’introduction peut également être judicieux pour humaniser l’entreprise et inscrire le rapport dans une gouvernance réfléchie.

Comment décrire vos engagements, vos actions et vos résultats ?

Maintenant que vous avez la structure, il vous reste à remplir chaque section avec vos engagements (ce que vous vous êtes fixé), vos actions (ce que vous avez fait) et vos résultats (ce que vous avez mesuré).

Bien sûr, l’impact se fait par les chiffres que vous pouvez démontrer, de même que par vos indicateurs et vos cas concrets. Si vous fixez un objectif de réduction des émissions, dites-le, mais décrivez ensuite l’action prévue (installation de panneaux solaires, changement de fournisseur d’énergie, etc.). Également, montrez les données concernées (pourcentage de réduction, tonnes de CO₂ évitées, etc.).

Concernant la rédaction pure, ne sous-estimez pas l’importance d’une forme narrative qui rendra votre rapport plus humain. Parler des difficultés, des apprentissages et des ajustements que vous avez dû faire. Tout cela contribuera à renforcer votre crédibilité, en plus de prouver que votre vision RSE est sincère.

Et surtout, n’oubliez pas vos fournisseurs en offrant une visibilité sur la façon dont vous les intégrez dans votre stratégie. Quel est le taux de fournisseurs évalués selon vos critères durables ? Est-ce que vous mentionnez un objectif de collecte d’informations auprès de ces derniers ? Est-ce que vous montrez comment vous gérez les risques sociaux ou environnementaux dans votre réseau de fournisseurs ? Autant de questions auquel vous pouvez répondre pour renforcer votre position.

Quid de la communication et de la publication ?

Une fois que votre rapport est prêt, vous passez à l’étape de la communication. Eh oui ! Votre rapport RSE ISO 26000 ne doit pas dormir dans un tiroir. Au contraire, vous devez le rendre accessible, ce qui implique de choisir une belle charte graphique pour le rendre attractif (même si ce sont vos informations et vos données qui feront la différence).

De manière générale, je vous conseille de le publier sur votre site Web et d’en faire un résumé visuel (infographie) pour vos parties prenantes. Et n’oubliez pas non plus d’utiliser les réseaux sociaux pour annoncer cette publication.

Par ailleurs, si vous êtes concernée par la directive CSRD (pour les grandes entreprises), sachez que la communication sur la durabilité est désormais une obligation. Même si votre activité n’est pas concernée aujourd’hui, anticiper ces exigences pourrait bien être un atout, puisque comme je l’ai déjà dit plus haut, votre rapport, vos actions, vos engagements et vos pratiques peuvent forger une réelle image différenciante pour votre entreprise.

Comment assurer le suivi et la mise à jour du rapport RSE ?

Il va de soi que rédiger votre premier rapport n’est pas l’étape finale. Ce n’est même que le début. Effectivement, vous devez prévoir une mise à jour régulière, ainsi qu’un suivi de vos indicateurs, de vos actions et de votre capacité d’adaptation en fonction des retours de vos parties prenantes. Croyez bien que les entreprises qui réussissent vraiment leur démarche durable sont celles qui ne s’arrêtent pas à la rédaction d’un unique rapport, mais qui vont au-delà en entamant un cercle vertueux de gestion, de collecte, d’analyse et de reporting.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, n’hésitez pas à élaborer un calendrier de suivi. Par exemple, chaque trimestre ou chaque semestre, vous collectez de nouvelles données, vous vérifiez vos indicateurs et vous ajustez vos objectifs. En procédant ainsi, vous verrez vite que sans même vous en rendre compte, vous préparez le rapport suivant. Autant prendre de l’avance si vous en avez l’occasion ! Surtout si vous pouvez prouver au passage que votre entreprise ne stagne pas.

D’ailleurs, n’oubliez pas d’inclure un regard sur les enjeux futurs et les axes de progression dans votre rapport RSE. Après tout, le développement durable est en mouvement permanent. Si vous montrez que vous placez votre entreprise dans cette dynamique et que vous vous inscrivez dans une volonté de toujours mieux faire, vous renforcerez encore plus votre image de marque.

 

En bref, un rapport RSE ISO 26000 est un véritable outil de communication, de gestion et de progrès pour votre entreprise. C’est également grâce à lui que vous prouverez que vos pratiques sont à la hauteur des enjeux sociaux, environnementaux et économiques attendus par la société et vos clients.

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Ludivine RETOURNE
Entrepreneuse depuis 2007, je baigne depuis 18 ans dans le marketing digital (storytelling, copywriting, rédaction) et le référencement. Mais c’est en travaillant de nombreuses années pour des professionnels de la création d'entreprise que je suis devenue, sans m'en rendre compte, une encyclopédie de l'entrepreneuriat. Sur ce blog, je partage avec vous mes conseils et astuces, mais aussi mes observations, pour développer votre activité sans vous prendre la tête ! Retrouvez-moi sur Linkedin

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