Parler de démarche bas-carbone aujourd’hui n’est plus une posture « greenwashing » pour se donner bonne conscience. C’est au contraire une stratégie capitale pour la survie de votre entreprise dans un monde en transition. Et surtout, vos clients l’attendent et vos futurs collaborateurs l’exigent. Vous n’avez donc plus le luxe d’attendre.
Mais comment transformer vos activités pour réduire vos émissions de gaz à effet de serre (GES) ? Comment mobiliser vos équipes autour d’un objectif commun, sans tomber dans la contrainte ou la culpabilisation ? C’est précisément ce que je vous propose de voir ici, avec des actions concrètes.
Pourquoi votre entreprise doit s’engager dans une démarche bas-carbone ?
Je vais être directe, si votre entreprise ne s’engage pas dans une trajectoire bas-carbone, elle sera vite à la traîne. En France, les enjeux climatiques sont clairs et les objectifs aussi : d’ici 2050, la neutralité carbone devient un passage obligé.
Et pour y parvenir, il faut commencer par le commencement, à savoir mesurer votre empreinte carbone. Cela passe inévitablement par un bilan carbone rigoureux, qui prend en compte l’ensemble de vos émissions : le scope 1 (émissions directes), le scope 2 (consommation énergétique) et le scope 3, le plus difficile à appréhender… mais aussi le plus massif.
Pourquoi ce premier bilan est si important ? Parce qu’on ne peut pas piloter ce qu’on ne mesure pas. Il vous donnera des données claires et exploitables, en plus de vous permettre d’orienter votre stratégie de réduction des émissions. C’est à partir de là que votre plan d’actions bas-carbone prend forme.
Mais attention, ce n’est pas juste une histoire de chiffres. C’est avant tout une démarche stratégique, qui redéfinit votre place sur le marché, votre relation aux clients et votre capacité à attirer des talents engagés. Eh oui ! Un engagement bas-carbone, c’est aussi une valeur ajoutée pour votre business. Or, dans un contexte où les services responsables prennent de plus en plus de place, c’est une vraie différenciation.

En 2023, les entreprises industrielles françaises ont réduit leurs émissions de GES de 6,1 Mt CO₂e.
Comment impliquer vos collaborateurs dans la transition bas-carbone ?
Une stratégie climatique sans collaborateurs engagés est comparable à une voiture électrique sans batterie : elle ne bouge pas. Vous avez inévitablement besoin de leur adhésion, de leur énergie ET de leur compréhension des enjeux.
Toutefois, soyez conscient qu’on ne décrète pas l’engagement, on le construit. Et ça commence par la sensibilisation. En effet, vos équipes doivent comprendre les effets du changement climatique, ainsi que leur impact individuel dans les émissions de l’entreprise. C’est le nerf de la guerre !
Mais par quoi commencer ? Vous pouvez opter pour des ateliers participatifs. Par exemple, organisez une Fresque du Climat, un atelier 2tonnes ou un défi Ma Petite Planète peut s’avérer très puissant. Ces formats sont géniaux pour une prise de conscience collective, tout en insufflant une dynamique positive dans votre équipe.
Et n’oubliez pas que la culture bas-carbone se vit aussi dans les détails, dans la façon dont on gère la consommation d’énergie, les trajets domicile-travail, la réduction des déchets, le choix des outils, etc. Chaque action compte et chaque collaborateur peut devenir un moteur. Plus vous procéderez avec subtilité et pédagogie, plus vous nourrirez un engagement durable que vos clients ressentiront aussi.
Comment structurer un plan d’actions bas-carbone aligné avec vos objectifs et moyens ?
Une stratégie bas-carbone qui fonctionne est une stratégie avec un plan, des objectifs clairs, des indicateurs de suivi et des actions réalistes.
Je vous conseille donc de définir une trajectoire carbone sur 3 à 5 ans. À mon sens, c’est le bon tempo pour structurer votre transition énergétique sans désorganiser vos activités. De même, vous pouvez articuler vos projets autour de trois axes :
- la réduction directe des émissions (par exemple, revoir vos chaînes logistiques, adopter des technologies plus sobres, basculer vers des énergies renouvelables) ;
- la mobilisation des collaborateurs, comme nous l’avons vu précédemment, avec des objectifs internes de communication, de mobilité ou de sensibilisation continue ;
- la contribution au collectif, avec des investissements dans des puits carbone, des initiatives locales ou même des actions dans votre réseau professionnel.
Attention, ces différents axes doivent reposer sur des données fiables, ce qui implique de mettre en place des outils de mesure régulière de votre impact (émission GES, bilan carbone, score RSE, etc.). Sans ces éléments, je le répète, vous ne pourrez pas piloter efficacement votre transition.
Comment faire de la transition bas-carbone un levier de marque employeur et de relation client ?
Aujourd’hui, on a une forte tendance à choisir une entreprise pour ses valeurs. En d’autres termes, vos clients veulent comprendre votre impact carbone, vos engagements RSE et vos solutions durables. Quant à vos collaborateurs, ils cherchent, eux aussi, un sens à leur travail.
Par conséquent, en intégrant votre démarche bas-carbone dans une stratégie de communication digne de ce nom, vous pourrez toucher les deux cibles en même temps. Mais je vous préviens, il n’est pas question de faire semblant. Le greenwashing, c’est terminé. Ce que vos parties prenantes attendent, c’est un réel investissement, de la transparence, des résultats et des projets tangibles.
Vous pouvez par exemple communiquer sur votre empreinte carbone annuelle, sur vos objectifs, sur les actions que vous mettez en place, etc. Et surtout, gardez à l’esprit que même si vous êtes encore loin de la neutralité, l’important reste la trajectoire. Montrez que vous êtes engagé dans votre transition et que vous prenez votre place dans le changement.
Vous verrez qu’au-delà de cette approche, vous deviendrez bien plus attractif, aussi bien pour les talents, qui préfèrent travailler pour une entreprise engagée dans la transition écologique, que pour les clients.
Est-ce qu’une démarche bas-carbone est possible à moindre coût ?
La principale préoccupation des entreprises concerne le coût d’une démarche bas-carbone. Bien souvent, c’est ce point qui pose un problème et qui ralentit les efforts.
S’il est impossible de donner un chiffre concret, puisque celui-ci dépend avant tout de l’entreprise concernée, s’attarder sur cette question est une erreur qu’il ne faut pas commettre. Parce qu’en toute franchise, à plus ou moins moyen terme, une démarche bas-carbone vous fera inévitablement gagner de l’argent.
Pourquoi ? Car vous allez repenser vos processus, optimiser vos ressources et peut-être même créer de nouveaux services. Les témoignages d’entreprises qui ont pris le virage bas-carbone s’accordent tous à dire que c’est une opportunité d’innovation à ne pas sous-estimer.
Changer de modèle énergétique, adopter des outils numériques moins énergivores, repenser vos offres pour intégrer plus de sobriété, collaborer avec des fournisseurs plus éthiques, tout cela peut vous faire gagner en efficacité, en images ET en rentabilité.
Et puis, vous n’êtes pas seul. Il existe tout un écosystème d’acteurs, de réseaux et de solutions pour vous accompagner. Si vous vous entourez des bons partenaires, vous pouvez accélérer votre transition et mutualiser les coûts jusqu’à faire de votre démarche un véritable avantage concurrentiel.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’engager votre entreprise dans une démarche bas-carbone ne doit pas être une contrainte. Au contraire, c’est une chance de transformation profonde, une prise de pouvoir sur votre avenir et une réponse forte aux enjeux du climat. Mais plus que tout, c’est un signal non négligeable envoyé à vos clients, à vos collaborateurs (présents et futurs) et au public tout entier.