Quelles précautions pour créer une entreprise après un burn-out ?

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Créer son entreprise après un burn-out, c’est un peu comme reconstruire une maison après un incendie. Tout semble fragile, mais c’est aussi l’occasion de poser de nouvelles fondations, plus solides, plus respectueuses de sa santé mentale et physique. Beaucoup de salariés qui traversent un épuisement professionnel finissent par envisager l’entrepreneuriat comme un nouveau souffle. Mais attention, se lancer sans précautions, c’est courir le risque de retomber dans les mêmes facteurs de stress… avec moins de filet.

Comme j’ai un peu expérimenté la chose, je vous propose ce petit article pour comprendre quels sont les étapes à suivre, les signes à écouter et les réflexes à adopter pour que votre activité soit la plus sereine possible.

Comprendre les raisons du burn-out avant de se lancer

Avant toute chose, il faut poser les mots sur ce qui a été vécu, car le burn-out n’est pas une simple fatigue ou une crise passagère. C’est au contraire un syndrome d’épuisement profond, souvent causé par une exposition prolongée à un intense stress professionnel. Et puis, surtout, le burn-out peut toucher n’importe quel employé, y compris les plus impliqués et les plus performants.

Il faut bien comprendre que la personne en burnout n’a pas juste besoin de repos : elle doit analyser les raisons qui l’ont menée à l’épuisement. Or, cela passe généralement par un accompagnement thérapeutique, un arrêt de travail, voire une reconnaissance d’inaptitude temporaire ou définitive à son ancien poste.

Quand on a vécu ce syndrome, il est capital de ne pas fuir son passé professionnel à toute vitesse pour se lancer tête baissée dans un nouveau travail. Au contraire, il est impératif de prendre le temps de questionner ce qui a dysfonctionné. Quels étaient les facteurs de stress ? Comment réagissait mon employeur ? Était-ce une équipe toxique ? Un poste mal calibré ? Des ressources insuffisantes ? Autant de signes qui doivent servir de repères pour la suite.

Parce que non, créer son entreprise n’efface pas le passé. Il faut en tirer les leçons pour ne pas le reproduire.

Attendre le bon moment : ni trop tôt ni trop tard

Après un burn-out, le retour à une activité peut sembler à la fois tentant et terrifiant. Mais ne confondez pas élan de vie et précipitation. Votre état de santé compte plus que tout. Seul votre médecin peut juger si votre retour à la vie professionnelle est réaliste ou prématuré.

Gardez à l’esprit que le post burn-out est une période charnière. Beaucoup ressentent l’envie de se réinventer, de quitter leur statut de salarié, parfois après un licenciement pour inaptitude, ou à la suite d’une absence prolongée. Sauf que reconstruire une activité demande de l’énergie, de la clarté mentale et un minimum de sécurité.

Ce n’est pas grave si vous n’êtes pas encore prêt à lancer un projet d’entrepreneuriat à 100 %. Il est même préférable de commencer par tester des pistes à petite échelle (missions ponctuelles, bénévolat, activité secondaire, etc.). Par ce biais, vous vous reconnectez au travail en douceur, sans créer une nouvelle situation à risques.

En bref, ne confondez pas votre besoin de changement avec votre capacité à changer.

Repenser le travail : votre entreprise doit vous ressembler

L’un des avantages de l’entrepreneuriat est évidemment la liberté de créer une entreprise à votre image. Et après un burn-out, cette liberté est précieuse. Pourtant, elle peut aussi devenir un piège. Si vous reproduisez sans le vouloir des mécanismes de stress, vous risquez de recréer un environnement toxique, tout seul cette fois.

La première précaution à prendre, c’est de définir un cadre de travail sain. Commencez par votre emploi du temps. Avez-vous besoin de pauses longues ? D’horaires flexibles ? De moments sans écran ? Autant de choix cruciaux. Vous pouvez même mettre en place certains rituels pour vous aider au quotidien.

Ensuite, pensez à votre relation au client, à vos collaborateurs éventuels, et même à vos prestataires. Vous avez le droit d’imposer une charte éthique, de fixer vos limites, ou de dire non. C’est votre place que vous redessinez, et vous avez le droit de le faire selon vos termes.

Enfin, ne négligez pas votre environnement de travail : un espace apaisant, un rythme soutenable, une routine bienveillante, etc. Votre santé mentale passe aussi par des détails concrets, de votre bureau à la charge de travail.

Un espace de travail apaisant favorise la concentration sans surcharge mentale. L’environnement compte autant que l’organisation.

En d’autres termes, créer une entreprise après un burn-out, ce n’est pas juste changer d’activité, c’est surtout repenser votre rapport au travail.

Être accompagné : vous n’êtes pas seul(e)

L’un des risques majeurs, quand on sort d’un épuisement, c’est de se croire obligé de tout porter seul. Or, l’entrepreneuriat n’est pas un sport solitaire. Il existe de nombreuses ressources, structures et réseaux prêts à vous accompagner dans votre démarche.

Faites le point avec un médecin du travail, un psychologue, ou même un coach spécialisé dans les reconversions post burn-out. Ces professionnels peuvent tout à fait vous aider à identifier vos forces, vos limites, et les signes avant-coureurs d’une hypothétique rechute.

Entourez-vous aussi d’experts dans la gestion administrative, comptable ou juridique. Vous n’avez pas besoin de tout faire vous-même ! Externaliser ce qui vous stresse est une forme de prévention.

Et surtout, parlez. À vos proches. À d’autres entrepreneurs. Rejoignez des groupes, échangez sur votre situation, vos valeurs et vos envies. Le lien social est un facteur clé de reconstruction après une dépression liée au travail.

Mettre en place des outils de prévention dès le départ

Une fois votre projet sur les rails, le vrai défi commence : tenir dans la durée. Car si le burn-out vous a déjà touché une fois, vous êtes plus exposé à une rechute. Évidemment, ça ne veut pas dire que vous êtes fragile. Seulement que vous devez être mieux équipés.

Établissez donc des indicateurs personnels de surcharge. Troubles du sommeil, irritabilité, maux physiques, anxiété, etc., listez les symptômes qui doivent vous alerter. Tenez aussi un journal, faites des bilans réguliers et fixez-vous des semaines de pause.

Apprenez également à déléguer dès que possible. Recruter un assistant, un freelance et automatiser certaines tâches peut faire la différence entre surcharge et équilibre.

Et n’oubliez jamais pourquoi vous avez changé de poste ni pourquoi vous avez quitté votre statut de salarié. Ce n’est pas pour faire « plus », mais pour faire mieux. Respectez-vous. Écoutez votre corps, vos besoins et votre état émotionnel. C’est sans doute ça le vrai luxe d’un entrepreneur : pouvoir choisir comment travailler.

 

Ce que je veux vous dire, c’est que créer une entreprise après un burn-out, c’est possible, à condition d’avoir une démarche lucide, consciente et respectueuse de soi. Vous avez l’occasion de redéfinir votre vie professionnelle, loin du stress et des facteurs de risques qui vous ont blessé. Alors, prenez votre temps, écoutez-vous et entourez-vous. Et puis, surtout, rappelez-vous que vous n’êtes pas en train de fuir un poste, mais de créer une place à laquelle vous pourrez enfin vous sentir à votre juste valeur.

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Ludivine RETOURNE
Entrepreneuse depuis 2007, je baigne depuis 18 ans dans le marketing digital (storytelling, copywriting, rédaction) et le référencement. Mais c’est en travaillant de nombreuses années pour des professionnels de la création d'entreprise que je suis devenue, sans m'en rendre compte, une encyclopédie de l'entrepreneuriat. Sur ce blog, je partage avec vous mes conseils et astuces, mais aussi mes observations, pour développer votre activité sans vous prendre la tête ! Retrouvez-moi sur Linkedin

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