Comment ouvrir son hôtel ?

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Sommaire

Ouvrir un hôtel peut s’avérer être un excellent investissement. Le projet impose l’établissement d’un business plan pour évaluer le marché et la rentabilité de l’activité envisagée.

À mi-chemin entre l’immobilier et le commerce, il s’agit d’une activité réglementée soumise à certains usages de sorte qu’il faille effectuer plusieurs démarches préalablement à l’ouverture de l’hôtel.

Comment faire pour ouvrir un hôtel ?

Dans le cadre d’un projet d’ouverture d’hôtel, l’entrepreneur doit réaliser une étude de marché lui permettant d’établir un business plan. Si la perspective lui semble rentable en termes de chiffre d’affaires prévisionnel, il pourra procéder aux formalités de déclaration. Il va également demander une licence de boisson alcoolisée et des étoiles s’il désire rendre son activité plus attractive pour la clientèle touristique.

La notion juridique d’hôtel de tourisme

D’un point de vue juridique, l’hôtel de tourisme est un établissement commercial destiné à offrir un service d’hébergement touristique (art. D. 311-4 du Code du tourisme).

💡Pour être « hôtel de tourisme », il faut réaliser une demande de classement (art. L. 311-6 et D. 311-4 et s. du Code du tourisme). Le classement est donné pour cinq ans (art. D. 311-8 du Code du tourisme).

L’offre est faite à titre onéreux au forfait à la journée, à la semaine ou au mois pour une clientèle étrangère ou locale, de passage. Elle ne peut pas y élire domicile (sauf exception).

Les chambres sont meublées comprenant l’entretien quotidien des lits.

En outre, l’hôtel peut comporter un service de restauration et un bar dont l’exploitation nécessite l’obtention d’une licence.

À noter que depuis 2015, les chambres peuvent comporter une petite cuisine sans dénaturer l’activité d’hôtellerie.

💡On parle d’hôtel saisonnier lorsque la durée d’ouverture de l’établissement n’excède pas neuf mois dans l’année (art. D. 311-4 du Code du tourisme).

Déclaration préalable au projet d’ouverture d’un hôtel

Préalablement à l’ouverture de l’hôtel et selon les besoins, il faudra effectuer plusieurs types de formalités déclaratives.

La déclaration obligatoire de l’ouverture de l’hôtel

En premier lieu, il s’agit de déclarer l’ouverture de l’hôtel auprès de la préfecture compétente (celle du lieu d’implantation). Dans cette déclaration devra être mentionné :

●      État civil du déclarant (nom, prénom, qualité, etc.), du propriétaire du fonds de commerce hôtelier (la personne qui exploite l’hôtel, il s’agit le plus souvent d’une société), le propriétaire de l’immeuble dans lequel se situe l’hôtel (en effet, il se peut que l’exploitant de l’hôtel et le propriétaire de l’immeuble servant d’hôtel soit deux personnes différentes) ;

●      Identité de l’établissement → renseignements relatifs à l’hôtel (nombre de chambres, enseigne, adresse, nom du responsable sur place…) ;

●      Listing chambre par chambre avec leurs caractéristiques (superficie, nombre de personnes prévues, étage et numéro).

La déclaration sanitaire

En second lieu, selon les départements, l’exploitant de l’hôtel devra faire une déclaration sanitaire à la préfecture avant l’ouverture de l’hôtel. Toutefois, cette déclaration n’est pas obligatoire dans tous les départements. Il convient donc de se renseigner en fonction du lieu où se situera le futur hôtel.

La déclaration des travaux

Enfin, si préalablement à l’ouverture, l’exploitant de l’hôtel désire réaliser quelques travaux, il devra, selon les travaux envisagés, faire une déclaration préalable à la mairie ou une demande de permis de construire.

L’obtention d’une licence boisson alcoolisée

Pour favoriser l’attractivité de l’établissement et proposer un service complet à sa clientèle, l’hôtelier a tout intérêt à obtenir une licence boisson alcoolisée. Sans cette autorisation, il n’est pas permis de vendre ce type de boissons.

Les différents types de licence

Le bar est un service courant dans les hôtels. Or, le fait de proposer des boissons alcoolisées à la consommation sur place et/ou à emporter nécessite une autorisation à savoir une licence de débit de boissons.

On peut distinguer différentes catégories de licences pour la consommation sur place (art. L. 3321-1 et L. 3331-1 et s. du Code de la santé publique) :

●      💡Depuis le 1er janvier 2016, la licence 2 et la licence 3 ont fusionné. La licence 2 devient une licence 3.

La licence 3 aussi appelée « licence restreinte » permet de proposer à la consommation sur place des boissons fermentées non distillées (vin, bière, cidre, poiré, hydromel) comprenant moins de 18° d’alcool, et des boissons non alcoolisées.

●      La licence 4 ou « licence de plein exercice/grande licence » permet de vendre des alcools distillés (rhum, tafias, vodka…) et autres boissons alcoolisées autorisées à la vente.

Si l’hôtel vend de l’alcool dans le cadre d’une activité de restauration (c’est-à-dire que le client commande une boisson alcoolisée en même temps qu’un repas), l’hôtel doit obtenir une licence restaurant (art. L. 3331-2 du Code de la santé publique).

En cas de vente de boisson alcoolisée, l’hôtel est encadré pour les modalités de publicité sur le lieu de vente (art. D. 312-1 du Code du tourisme).

Les conditions d’obtention d’une licence

L’obtention d’un permis d’exploitation et la déclaration en mairie est obligatoire. Le permis, valable 10 ans, est délivrable par un organisme de formation agréé.

En l’effet, l’exploitant de l’hôtel devra réaliser une formation spécifique visant notamment à la prévention et à la lutte contre l’alcoolisme, la lutte contre les nuisances sonores.

La durée de la formation varie selon l’expérience de l’exploitant de l’hôtel :

●      Si l’intéressé justifie d’une expérience de 10 ans dans la gestion d’un bar ou d’un restaurant, ou s’il s’agit du renouvellement du permis d’exploitation, la durée de la formation sera d’une journée

●      En l’absence d’expérience, la durée de formation sera de 2,5 jours.

Il faudra par ailleurs compter entre 200 et 400 euros pour la formation en fonction de l’expérience du candidat.

En parallèle, l’exploitant de l’hôtel devra faire une déclaration administrative en mairie au moins 15 jours avant l’ouverture du bar et/ou restaurant de l’hôtel.

L’obtention des étoiles

L’obtention des étoiles est un gage sur la qualité de l’établissement.

Bien que facultatif, il s’agit en réalité d’une formalité incontournable permettant d’informer le client sur le standing des prestations proposées et de fait, lui permettre d’apprécier en connaissance de cause les tarifs pratiqués et le concept proposé par l’établissement.

Le classement d’un hôtel est certainement une des premières actions marketing/communication efficaces dans le domaine de l’hôtellerie. En effet, il apparaît peu envisageable eu égard aux habitudes des consommateurs de proposer des prestations d’hôtellerie de qualité sans se prévaloir de quelques étoiles.

En France, les étoiles sont délivrées par Atout France, au nom de l’État (art. L. 141-2 du Code du tourisme), au moyen d’une évaluation aux frais et à l’initiative de l’exploitant de l’hôtel.

Un contrôle payant en vue de classement devra être réalisé par un organisme de contrôle accrédité par le Cofrac (Comité français d’accréditation). Il en existe une vingtaine en France. L’évaluation se fait au moyen d’une grille normée « d’analyse » définie par l’arrêté du 27 janvier 2016. L’évaluateur va procéder à une appréciation des différents éléments présents dans l’hôtel, de l’état des chambres à la présence ou non d’un Spa, d’un jardin.

La demande de classement se fait obligatoirement en ligne et doit respecter plusieurs étapes (art. L. 311-6 et D. 311-4 et s. du Code du tourisme) :

●      Inscription en ligne sur Atout France ;

●      Remise d’un prédiagnostic dont le modèle est disponible sur Atout France ;

●      Visite de l’organisme de contrôle accrédité (valable pour une durée de 3 mois) ;

●      Un certificat de visite sera remis à l’exploitant dans les 15 jours ;

●      Transmission du dossier de demande accompagné du certificat de visite à Atout France ;

●      Décision et publication du classement dans un délai d’un mois à compter de la réception de la demande.

La demande doit être renouvelée tous les 5 ans en respectant la même procédure. Néanmoins, le préfet, après avoir entendu l’exploitant, peut décider de radier l’hôtel du classement si ce dernier n’entretient pas l’immeuble et les installations de l’hôtel. Il peut assortir sa décision d’une amende d’un montant maximum de 15 000 euros.

Bien que la demande de classement soit facultative, dès lors que l’exploitant a réalisé les démarches d’évaluation de son hôtel, il doit obligatoirement apposer le panonceau indiquant le classement attribué (nombre d’étoiles).

Qui peut ouvrir un hôtel ?

Qu’il s’agisse d’ouvrir un hôtel indépendant ou un groupement d’hôtels, l’exploitant devra s’établir sous forme de société afin de déclarer son activité.

💡L’hôtel de tourisme étant une activité commerciale, la société devra être commerciale par la forme (art. L. 210-1 du Code de commerce).

S’il souhaite ouvrir un établissement d’une chaîne hôtelière, il faudra procéder aux demandes auprès de la franchise afin d’obtenir la possibilité d’ouvrir ce type d’hôtel existant.

Comment reprendre un hôtel de luxe ?

Qu’il s’agisse de reprendre un hôtel classique ou un hôtel dit « de luxe », l’entrepreneur devra notamment racheter le fonds de commerce selon les modalités prévues aux articles L. 141-2 et s. du Code de commerce.

L’hôtelier peut également racheter les murs en sus du fonds.

Est-ce rentable d’ouvrir un hôtel ?

La rentabilité de l’ouverture d’un hôtel va dépendre de nombreux facteurs. L’hôtelier devra d’abord promouvoir son activité, ce qui peut générer divers frais. Il faut garder à l’esprit les autres frais et taxes dont il doit s’acquitter afin de pouvoir évaluer la rentabilité potentielle du projet. Une étude de marché est recommandée avant de se lancer.

La valorisation de l’hôtel

Pour que l’hôtel soit attractif, et donc rentable, l’hôtelier va devoir investir en budget communication et proposer un concept intéressant et avenant.

Le budget communication

Le professionnel devra prévoir un budget communication pour promouvoir son activité ou son concept auprès de la clientèle locale et étrangère. Il faut donc investir dans des supports en langues étrangères, avoir une visibilité suffisamment étendue et attrayante.

Il est possible de favoriser l’attractivité de son hôtel en travaillant en collaboration avec des agences de voyages qui pourront mettre en avant l’hôtel lorsqu’elles vendent leurs services.

L’hôtel peut également être répertorié dans le Guide du routard, ce qui lui apporte une véritable notoriété, le cas échéant.

Il faut penser à tous ces aspects qui seront coûteux pour l’hôtelier, mais pourront assurer sa rentabilité.

La valorisation de l’activité

La valorisation de l’activité passe par plusieurs canaux. L’hôtel a tout intérêt à procéder à un affichage de ses tarifs sur internet, mais également sur des panneaux aux abords de l’établissement.

En outre, un aménagement de l’accueil, immédiatement visible, est important pour instaurer un climat de confiance à l’égard des potentiels clients de passage.

Aussi, proposer un concept innovant, une décoration travaillée, un accueil de qualité sont des critères à ne pas négliger pour assurer la rentabilité de son activité.

Combien rapporte un hôtel ?

Afin d’estimer combien rapporte un hôtel à l’exploitant, il faut avoir à l’esprit les différentes taxes dont il est redevable, qui peuvent être variables.

La taxe de séjour

Certaines communes, du fait de leur caractère touristique, ont la possibilité de mettre en place une taxe de séjour. Son montant est fixé forfaitairement par la commune. L’hôtelier a la faculté de la refacturer au client.

Une TVA spécifique

Les activités d’hôtellerie et de restauration sont soumises à une taxe sur la valeur ajoutée spécifique. En réalité, un hôtel va proposer plusieurs types de prestations qui seront soumis à des taux différents. Il faudra, lors de facturation, appliquer le bon taux à la bonne prestation selon les règles suivantes :

●      La prestation d’hébergement est soumise au à un taux de 10 % ;

●      La vente de produits alimentaires à consommer immédiatement est soumise à un taux de 10 % ;

●      La vente de produits alimentaires consommables en différé est soumise à un taux de 5,5 % ;

●      La vente de boissons sans alcool est soumise à un taux de 10 % ;

●      La vente de boissons alcoolisées est soumise à un taux de 20 %.

Une fois ces différents exigences et points particuliers assimilés, il conviendra d’orienter vers le statut juridique dont les caractéristiques sont compatibles à une activité hôtelière (sociétés commerciales).

Quel est le salaire d’un gérant d’hôtel ?

Le salaire d’un gérant d’hôtel varie en fonction de la rentabilité de l’activité. Il est estimé en moyenne entre 30 000 et 50 000 euros, mais peut atteindre des sommets plus hauts.

 

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